Une grave crise sanitaire frappe Istanbul en Turquie. En six semaines, 37 personnes ont perdu la vie après avoir consommé de l’alcool frelaté, selon un communiqué du bureau du gouverneur d’Istanbul publié lundi.
Une épidémie d’intoxications à l’alcool frelaté fait 37 morts à Istanbul en Turquie
« Depuis le 1er novembre, 77 personnes ont été hospitalisées suite à une intoxication à l’alcool frelaté. Malheureusement, 37 d’entre elles n’ont pas survécu », précise le communiqué avant de préciser que dix-sept personnes sont toujours sous traitement. Cette situation alarmante a fait réagir les autorités qui ont réussi à mettre la main sur quatorze personnes soupçonnées d’avoir commercialisé cet alcool frelaté en Turquie.
Ce type d’intoxication n’est malheureusement pas nouveau en Turquie. En effet, la production clandestine d’alcool frelaté, souvent moins cher que l’alcool légal, est un phénomène récurrent dans le pays, notamment en raison des taxes élevées appliquées sur les boissons alcoolisées.
En 2021 déjà, une vague d’intoxications similaires avait fait une vingtaine de morts. Le coût élevé de l’alcool, surtout du raki (la boisson nationale), pousse de nombreux consommateurs à se tourner vers des produits illégaux et dangereux pour leur santé.
Ce drame met en lumière les difficultés économiques auxquelles sont confrontés de nombreux Turcs. Le coût de la vie élevé, notamment celui des produits de première nécessité, pousse une partie de la population à faire des choix économiques difficiles, au risque de mettre sa santé en danger.
A noter que le président Recep Tayyip Erdoğan, qui a à plusieurs reprises exprimé son opposition à la consommation d’alcool et de tabac, est régulièrement accusé par ses opposants de mener une politique d’islamisation de la société. Selon ces derniers, les minorités qui ne sont pas de la religion islam se sentent marginalisées à travers ces prises de position du chef de l’Etat.