En Tunisie, les PME (Petites et Moyennes Entreprises) sont confrontées à de nombreuses difficultés pour obtenir un prêt auprès des banques. Une situation qui constitue un blocage au développement de leurs activités, impactant sans nul doute la croissance économique du pays.
Accès au financement quasi interdit aux PME en Tunisie
Les PME de Tunisie peinent à développer leurs activités, en grande partie à cause de l’accès difficile au financement auprès des banques tunisiennes. Cette situation a suscité la réaction du professeur Mohamed Nkhili, spécialiste en droit bancaire. Selon ce dernier, les structures financières ont rejeté 85 % des dossiers de prêt des PME. Un pourcentage alarmant qui pénalise non seulement les PME, lesquelles risquent de fermer à long terme, mais freine également le développement économique du pays.
Rejet abusif de prêts aux PME : une attitude contraire à la nouvelle loi sur les chèques
Lors d’une émission radio sur les ondes d’Express FM, Mohamed Nkhili a apporté des éclaircissements sur les dispositions de l’article 412 III de la nouvelle loi sur les chèques. Il a expliqué que ce texte prévoit la création de lignes de financement à court terme, d’une durée maximale de deux ans. Ces lignes de financement sont alimentées par 8 % des bénéfices nets des banques, soit environ 150 millions de dinars.
Ces fonds, selon le spécialiste en droit bancaire, sont destinés à soutenir les PME et les particuliers, sans nécessiter de garanties. Cependant, ils sont accordés en contrepartie de taux d’intérêt et de commissions. Toutefois, les critères d’éligibilité et les bénéficiaires n’ont pas encore été précisés dans la nouvelle loi. Ces conditions seront prochainement définies dans un décret d’application, d’après Mohamed Nkhili.
Les insuffisances de la nouvelle loi
Bien qu’elle présente de bonnes opportunités pour les PME, cette nouvelle loi sur les chèques fait face à des critiques. Mohamed Nkhili a souligné un manque de coordination entre le ministère des Finances et celui de la Justice. Une situation qui, selon lui, compromet l’efficacité du texte. « Des hauts responsables du ministère des Finances ont émis des réserves sur cette loi », a-t-il affirmé, pointant du doigt des divergences qui risquent de freiner sa mise en œuvre.