Des organisations de la société civile togolaise ont saisi l’ONU à Genève. Ils dénoncent des disparitions forcées et des arrestations arbitraires au Togo. Le nord du pays, sous état d’urgence, concentre les inquiétudes.
Région des Savanes, Zones d’Ombre
Les disparitions forcées et les arrestations arbitraires se multiplient au Togo. La région des Savanes, en particulier, suscite une vive inquiétude. Des civils ont été enlevés par des groupes armés non identifiés entre 2022 et 2023. Des arrestations sans cadre légal ont été signalées à Mandouri. Des familles restent sans nouvelles de leurs proches pendant de longues périodes. La prison civile de Sotouboua inquiète également. Les conditions de détention sont opaques. L’accès est fortement restreint pour les familles et les défenseurs des droits humains.
Le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) s’inquiète particulièrement des exactions signalées dans la région des Savanes. « Des civils ont été enlevés par des groupes armés non identifiés entre 2022 et 2023 », souligne le rapport soumis à l’ONU. L’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto) met en avant le cas emblématique d’un fonctionnaire de la gendarmerie de Kara, disparu en août 2020 alors qu’il était en service. « Depuis, sa famille n’a reçu aucune information officielle sur son sort », déplore l’association.
Crises politiques au Togo , disparitions persistantes
Les crises politiques passées ont laissé des traces indélébiles. La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJRR) a recensé une centaine de cas de disparitions. Pourtant, aucune enquête publique n’a été ouverte. L’impunité persiste. Les familles des victimes attendent des réponses. La société civile togolaise réclame justice et vérité.
« La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJRR) aurait recensé une centaine de cas, mais aucun élément public ne permet d’affirmer que des enquêtes ont été ouvertes sur ces dossiers », indique le rapport.
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Pression Internationale, actions attendues
Les organisations de défense des droits humains espèrent une réaction forte de l’ONU. La pression internationale doit inciter les autorités togolaises à agir. Des enquêtes indépendantes sont indispensables. Lomé doit respecter ses engagements internationaux. La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (2014) doit être appliquée.
« La société civile réclame des enquêtes indépendantes et des actions concrètes pour garantir le respect des engagements pris par le Togo lors de la ratification de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées en 2014 », précise le rapport.