Le Soudan du Sud traverse une période de forte instabilité politique et sécuritaire. Face aux tensions croissantes et aux risques de guerre civile, l’Allemagne a pris la décision de fermer temporairement son ambassade à Juba. Cette mesure forte reflète l’inquiétude de la communauté internationale quant à la stabilité du pays.
Un pays au bord d’un nouveau conflit
Depuis février, le nord-est du Soudan du Sud est le théâtre d’affrontements violents. L’armée loyaliste du président Salva Kiir combat une milice accusée de soutenir le vice-président Riek Machar. Ces violences ravivent les craintes d’un retour à la guerre civile, qui a déjà ravagé le pays entre 2013 et 2018. L’Allemagne, préoccupée par l’escalade de la violence, a annoncé la fermeture provisoire de son ambassade à Juba. La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a déclaré que la protection du personnel restait la priorité. Cette annonce fait suite à l’évacuation, le 9 mars dernier, du personnel « non essentiel » de l’ambassade des États-Unis. C’est le signe d’une inquiétude grandissante chez les partenaires internationaux du Soudan du Sud.
Berlin ne se contente pas d’une simple mesure de précaution. Le gouvernement allemand pointe également du doigt la responsabilité des dirigeants sud-soudanais dans la crise actuelle. Annalena Baerbock estime que le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar portent une large responsabilité dans la crise actuelle. Elle leur reproche d’alimenter la violence et les appelle à cesser les affrontements, tout en mettant en œuvre l’accord de paix conclu en 2018.
Cette déclaration traduit la frustration de la communauté internationale face aux difficultés de mise en œuvre du processus de paix. En effet, malgré la signature d’un accord et la formation d’un gouvernement d’unité nationale, les rivalités entre les deux leaders persistent. Elles alimentent tensions et violences sur le terrain. La détention de proches de Riek Machar et les bombardements quotidiens menés par l’armée sud-soudanaise dans le Haut-Nil depuis le 16 mars illustrent cette instabilité persistante.
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Un coup dur pour l’image du pays
La fermeture de l’ambassade allemande constitue un revers diplomatique pour le Soudan du Sud. Le gouvernement tente de minimiser la gravité de la situation en assurant que le pays reste calme et sécurisé. Pourtant, la décision de Berlin envoie un signal fort à la communauté internationale. L’image du Soudan du Sud comme un pays en transition vers la paix est mise à mal, et les investissements étrangers pourraient être impactés par cette instabilité persistante.
« La protection du personnel reste la priorité », a déclaré Annalena Baerbock, cheffe de la diplomatie allemande.