Ce vendredi 27 décembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté sa Déclaration de politique générale (DPG) devant l’Assemblée nationale. Parmi les annonces les plus marquantes de son discours, l’abrogation imminente de la loi d’amnistie adoptée en mars 2024 sous le régime de Macky Sall a retenu l’attention.
Sénégal : la loi d’amnistie controversée bientôt abrogée, annonce Ousmane Sonko
Ousmane Sonko avait déjà évoqué cette mesure quelques semaines auparavant, mais il a confirmé, cette fois-ci, son engagement devant les députés. « Il sera proposé à votre auguste Assemblée dans les semaines à venir un projet de loi rapportant la loi d’amnistie votée le 6 mars 2024 pour que toute la lumière soit faite et les signatures établies de quelque bord qu’elles soient », a-t-il déclaré avec fermeté.
La loi d’amnistie, adoptée à quelques semaines de l’élection présidentielle, avait provoqué de vives réactions dans l’opinion publique et parmi les acteurs politiques. Elle visait à apaiser les tensions sociopolitiques et à garantir la tenue d’élections dans un climat de paix. Cette mesure avait notamment permis la libération d’Ousmane Sonko, alors candidat à la présidentielle, et de Bassirou Diomaye Faye, aujourd’hui président de la République.
Si la loi d’amnistie a permis de calmer les tensions et de garantir des élections sans violence, ses détracteurs estiment qu’elle a également permis d’effacer des responsabilités potentielles dans des affaires sensibles. Pour Ousmane Sonko, revenir sur cette loi est une question de justice et de transparence : il s’agit de faire toute la lumière sur les événements passés et de permettre à la justice de se prononcer librement, quelle que soit l’identité des personnes concernées.
En annonçant l’abrogation prochaine de cette loi, le gouvernement affirme sa volonté de tourner une page sombre de l’histoire politique du Sénégal tout en répondant à une forte demande de vérité et de reddition des comptes. Pour le Premier ministre, « il s’agit de justice, pilier sans lequel aucune paix sociale ne peut être bâtie ».