Au Sénégal, l’opposition parlementaire met le régime sous pression. Après avoir rejeté la révision constitutionnelle proposée par le président Bassirou Diomaye Faye, les députés de la coalition Benno Bokk Yakaar annoncent une motion de censure pour faire tomber le gouvernement d’Ousmane Sonko.
Sénégal : le gouvernement menacé par une motion de censure
Bassirou Diomaye Faye découvre les réalités du pouvoir et fait face à une forte adversité politique. Les députés de la majorité présidentielle mènent la vie dure au nouveau régime. En guise de premier coup, ils ont rejeté la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique, social et environnemental (CESE) par le biais d’une révision constitutionnelle.
Les députés de l’opposition, proches de l’ancien président Macky Sall, préparent une nouvelle offensive contre le régime en place. Alors que le président de la République n’a pas encore digéré ce premier échec parlementaire, une motion de censure est annoncée contre le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko.
Abdou Mbow, député de l’APR, a annoncé cette motion de censure visant à faire démissionner le gouvernement. Cette action apparaît comme une forme de représailles contre le Premier ministre qui n’a toujours pas présenté sa politique générale devant les députés.
La motion de censure se fonde sur l’article 86 de la Constitution sénégalaise, qui permet aux députés de désavouer le gouvernement et de le contraindre à démissionner. Pour être inscrite à l’ordre du jour de la séance plénière, la motion doit être signée par au moins 17 députés sur 165. Si elle est adoptée à la majorité simple en séance plénière, le gouvernement doit démissionner.
Le bras de fer entre le parlement et le PM Ousmane Sonko
Sous pression pour la déclaration de politique générale devant le Parlement, le Premier ministre Ousmane Sonko a posé une condition. En effet, les dispositions concernant le poste de Premier ministre ont été supprimées du règlement intérieur du Parlement en 2019 et n’ont pas été réinscrites depuis. Ousmane Sonko a donc exigé la révision du règlement intérieur avant de faire sa déclaration de politique générale. Cette exigence n’a pas été du goût des députés de l’opposition, qui constituent la majorité parlementaire.
Le Premier ministre avait donné au Parlement jusqu’au 15 juillet pour procéder à la réinscription des dispositions, faute de quoi il ferait la déclaration de politique générale devant le peuple sénégalais et des composantes spécifiques de la nation.