C’est un langage de sourd, qui s’installe entre le pouvoir et l’opposition en Centrafrique. A propos de la date des prochaines élections locales, Martin Ziguélé ne partage pas l’optimisme du gouvernement Centrafricain et de l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
Dans une interview accordée le 17 octobre 2024 à Radio la Voix du Citoyen (RAVOCI), Martin Ziguélé estime, qu’il y a une absence de « volonté politique » autour de l’organisation de ces élections locales et de la mobilisation des ressources en Centrafrique.
Au micro de nos confrères, l’ancien Premier ministre Centrafricain a fait savoir, que « lorsque la volonté politique est présente, des ressources peuvent être rapidement mobilisées ». Martin Ziguélé cite en exemple, les « 3 milliards de FCFA rassemblés en deux mois pour le référendum constitutionnel de 2023 » dans le pays.
Un referendum qui, rappelle Martin Ziguélé, « a permis de modifier la Constitution de 2016 » en Centrafrique. Pour l’opposant Centrafricain et toujours au micro de nos confrères, « les excuses répétées et les reports successifs révèlent l’incapacité de l’ANE à bien gérer le processus électoral ».
Martin Ziguélé, qui est aussi porte-parole du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a souligné « l’importance pour l’ANE et le gouvernement de collaborer étroitement afin d’assurer la réussite de ces élections, condition essentielle à la crédibilité de l’institution » en Centrafrique.
Il a aussi rappelé, que « c’est avant tout au gouvernement de mobiliser l’intégralité des fonds nécessaires à l’organisation des élections » locales dans le pays. Selon Martin Ziguélé, « les contributions des partenaires internationaux ne doivent être qu’un complément » dans l’organisation de ces élections locales en Centrafrique.
En rappel et lors d’une réunion préparatoire à Bangui le 18 octobre 2024, le gouvernement avait repoussé la date de ces élections locales au 13 juillet 2025. A l’occasion, il avait signé avec le PNUD qui gère le « Basket Fund » de ces élections, une convention d’apport financier de plus de 400 millions de FCFA. A ce jour, il reste un gap de $11 millions à boucler.