Lundi 17 mars, Kinshasa a été le théâtre d’une arrestation qui secoue le monde des affaires congolais. Harish Jagtani, magnat indien établi en République démocratique du Congo (RDC), s’est retrouvé entre les mains du Conseil national de cyberdéfense (CNC). Cette agence de sécurité, directement rattachée à la présidence, a mené une opération spectaculaire dans le penthouse de l’homme d’affaires. Les raisons de cette interpellation restent floues, alimentant les spéculations et les interrogations.
RDC : un magnat indien dans la tourmente
Arrivé en RDC en 1995, Harish Jagtani a bâti un empire tentaculaire. Il contrôle des entreprises clés comme Serve Air Congo, Modern Construction, et plusieurs établissements de santé. Son influence est considérable. Des rumeurs persistent sur ses liens avec les anciens et actuels dirigeants du pays. Des enquêtes journalistiques, dont Congo Hold-Up, l’accusent de blanchiment d’argent. Il a toujours rejeté ces accusations.
Les auditions de Jagtani ont commencé mercredi, dans un lieu tenu secret par le CNC. Les enquêteurs se penchent sur des transactions financières et des relations d’affaires avec la famille Kabila. Cette enquête rappelle celle de RFI en 2020, qui examinait les débuts de Jagtani et l’obtention de marchés publics. Les avocats de Jagtani n’ont pas assisté aux auditions. Raphaël Kibuka, l’un d’eux, doute de la nature criminelle des faits reprochés. « Nous veillons à ce que les droits de notre client soient respectés », a-t-il déclaré.
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L’arrestation de Jagtani a été spectaculaire. Des véhicules blindés ont encerclé son immeuble. Ses proches dénoncent une opération excessive. Ils y voient une manœuvre politique pour déstabiliser un homme d’affaires influent. « C’est un acharnement injustifié », confie un de ses collaborateurs. L’avenir de Jagtani reste incertain. Sera-t-il inculpé ou libéré ? Ses soutiens croient en son innocence.
Questions et spéculations
L’arrestation de Harish Jagtani soulève de nombreuses questions. Pourquoi une telle opération, avec un déploiement de forces impressionnant ? Les accusations de blanchiment d’argent sont-elles fondées ? Quels sont les liens réels de Jagtani avec les cercles du pouvoir ? L’enquête du CNC apportera peut-être des réponses. En attendant, Kinshasa retient son souffle.