Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), treize militaires des Forces armées (FARDC) ont été condamnés à mort. Cette sentence a été prononcée le 31 décembre par le tribunal militaire de Butembo. Ces condamnations visent à réprimer des comportements jugés inadmissibles dans le contexte des combats contre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
RDC : une justice militaire pour restaurer la discipline
Lors d’audiences organisées à Lubero Centre, 23 militaires des FARDC ont comparu pour divers actes répréhensibles. Le tribunal militaire a retenu contre eux des charges telles que fuite devant l’ennemi, dissimulation de munitions de guerre, vol et meurtre de civils. Parmi eux, treize ont écopé de la peine capitale après deux jours de procès. Les condamnés doivent également s’acquitter d’une amende de 150 000 dollars, payable par l’État.
« Cette décision est une victoire pour les victimes et une leçon pour l’ensemble des militaires », a déclaré Maître Kasay Jacques, avocat des parties civiles. Outre les condamnés à mort, quatre militaires ont été condamnés à des peines de prison de 2 à 10 ans, tandis que six ont été relaxés.
Cette condamnation illustre une volonté de réaffirmer l’autorégulation au sein de l’armée congolaise. Le lieutenant-colonel Mak Hazukay Mongba, porte-parole de l’armée, a qualifié ce procès de « pédagogie exemplaire », rappelant que l’indiscipline affaiblit les efforts contre les groupes armés. En juillet dernier, une cinquantaine de militaires avaient également été condamnés à mort pour des faits similaires.
Le retour de la peine de mort, rétablie en avril 2024, suscite des débats sur son efficacité. Les condamnations successives montrent la gravité des actes reprochés et les attentes envers une armée régulière engagée contre le M23. Malgré ces mesures, l’avancée des rebelles reste une menace persistante dans le sud du territoire de Lubero. Les prochaines étapes pour rétablir la sécurité incluent une meilleure formation et des stratégies renforcées.