La pandémie du coronavirus a eu le mérite (si mérite il y a) de ramener l’homme sur terre dans sa quête de grandeur et de le réduire à sa plus simple expression.
L’homme a tremblé devant la pandémie après avoir conquis la lune
Après avoir conquis la lune, envoyé des engins sur Mars, lancé la conquête de l’espace, voilà l’homme qui fut obligé de se terrer, d’être confiné chez lui par un virus. Toutes les nations, grandes et petites, ont tremblé devant ce virus. Il a fait des hécatombes en Chine, en Italie, en Iran, en Espagne et en France. Partout il a semé psychose, émoi et désarroi.
Mais les réponses données, les solutions envisagées et la stratégie de lutte adoptée, ont permis de distinguer les grandes nations des petites.
Dans les grandes nations, qui ont été les premières à être touchées par la pandémie, des mesures rigoureuses avaient été prises et strictement appliquées. Certes il eut un flottement au début, dû au fait que certains avaient pensé que la maladie se limiterait à la seule Chine, épicentre de la pandémie. Dans ces pays, beaucoup d’activités avaient été mises en berne, et la lutte contre la pandémie fut la préoccupation majeure de tous. Ce fut une belle unanimité autour de la mère-patrie en danger.
En France, le président Macron avait rangé au placard son projet de loi sur la réforme des retraites ; le deuxième tour des élections municipales fut reporté. L’urgence du moment, n’était pas la politique. Pouvoir et opposition avient tu leur antagonisme pour mettre en synergie leurs efforts pour vaincre la maladie.
En Italie, pays fortement ébranlé jusque dans ses fondations par le Covid-19, la hache de guerre entre pouvoir et opposition fut pour un temps enterrée. Tous firent chorus contre ce mal qui faisait des ravages dans la population.
Non loin de chez nous, en Afrique du Sud, pouvoir et opposition s’étaient retrouvés autour d’une table, pour convenir de la mise en veilleuse de toutes les adversités politiques pour ensemble faire front contre ce fléau des temps modernes qu’est le covid-19.
Ces quelques exemples montrent que dans les grandes nations, l’intérêt supérieur de la nation et la survie de celle-ci sont au-dessus de toutes les autres considérations, loin, mais très loin des petits calculs politiciens.
Mais dans les petites nations, la survenue de la pandémie fut une bonne aubaine. On profite de la psychose qui s’était installée dans la population pour opérer en catimini, des charcutages de la loi fondamentale et la tailler à la mesure des objectifs projetés.
Ainsi chez nous, après avoir pris une décision interdisant tout rassemblement de plus de cinquante personnes, le gouvernement avait laissé se réunir plus de trois cents (300) députés et sénateurs à Yamoussoukro à l’effet de modifier la constitution. Aussitôt modifiée, la constitution fut adoptée et promulguée. Dans la foulée, le chef de l’Etat, vu l’urgence (?) procédera seul, à la modification du code électoral. Assurément, dans ce pays qui étonne le monde entier, il ya des urgences qui sont au-dessus des autres urgences !
Ainsi, l’urgence de la préparation de l’élection présidentielle de 2020 pour laquelle on avait fait toutes ces gymnastiques, était certainement au-dessus de l’urgence de la lutte contre le covid-19.
Ailleurs, dans les autres contrées, opposition et pouvoir fumaient le calumet de la paix pour faire face à la pandémie ; chez nous, aucune démarche dans ce sens n’avait été faite, mais bien plus un chef de l’opposition fut convoqué pour être entendu par la police.
Avait-t-on mesuré ce qui aurait se passer au cas où… ?
Chez nos frères guinéens, la situation n’était guère différente. Malgré le covid-19, la préoccupation majeure du président Alpha Condé était l’organisation de son référendum portant sur la modification de la constitution et les élections législatives, pour s’offrir un troisième mandat ! Quid de la pandémie ?
Au regard de ce qui précède, dites-nous quelles étaient les préoccupations de vos autorités à cette période, et nous vous dirons dans quel genre de nation vous viviez !
Ainsi va le monde
Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai