Le prix du kilogramme de Cacao fixé à 3000 FCFA au Cameroun et seulement 1000 FCFA en Côte d’Ivoire, 1er pays producteur, est plus qu’une anomalie, une injustice pour le planteur ivoirien. Jean-Christian Kouame, analyste, s’est penché sur le sujet.
Le système de commercialisation du cacao ivoirien au banc des accusés
C’est toute la politique de commercialisation à l’international du cacao ivoirien qui est à revoir. Oui j’ai essayé d’expliquer qu’à partir de septembre prochain nos paysans vont obtenir des prix bords champs jamais vus; et ça sera effectivement le cas, on va vers une hausse vertigineuse; mais nous ne pouvons plus continuer de fonctionner à contre courant.
Nous devons arrêter d’être aussi dépendants, aussi attentistes, aussi naïfs, aussi réactifs plutôt que offensifs et proactifs, quand on sait à quel point on domine la production mondiale.
Et on ne la domine même pas, on (la Côte d’Ivoire) l’écrase (ça concurrence dans la production de cacao). Le malaise est donc trop grand, et les incompréhensions normales, voire légitimes. Comment et avec quels arguments peut-on aller essayer d’expliquer aux paysans un système de commercialisation qui marche à contre temps ?
Comment le faire au citoyen lambda? Nous devons nous réinventer. Tirer les leçons de cette crise, qui à ça d’ironique d’être en réalité une non crise, puisque les cours du cacao sont historiquement élevés. Des Etats généraux du secteur cacao doivent être organisés.
Tous les acteurs de la filière devraient y participer. L’OPEP du cacao qui par son fonctionnement, régulent la production et les prix, n’est pas une lubie. Deux pays peuvent à eux seuls, si enfin ils s’accordent avec sincérité, changer toute la donne.
Les marchés à terme de Londres et de New York jouent un rôle beaucoup trop important dans la détermination des cours, retirant ainsi du pouvoir à cet OPEP ivoiro-ghannéen, qui malheureusement, n’est jamais né.
» Ils nous ont trop volé » la fameuse phrase du président Félix Houphouet-Boigny résonne plus que jamais.
C’est un sujet sur lequel je planche depuis de très longues années. J’ai hésité à faire la démonstration publique, en mode fact checking, c’est-à-dire par la présentation des faits, rien que les faits vérifiables par tous, que le système actuel est désuet, qu’il nuit gravement à l’économie nationale et surtout, c’est le plus important, au progrès du monde paysan.
Mais avec ce que j’observe depuis cette flambée des cours mondiaux ayant atteint des records, je vais à mon humble niveau essayer de convaincre qui de Droit par ce fact checking déjà et depuis longtemps réalisé, que ce n’est pas une vue de l’esprit: nous pouvons prendre le pouvoir de la filière cacao et en tirer le max de plus-values.
Coming soon. Chers invisibles position ?
