Les élections présidentielles de 2025 approchent en Côte d’Ivoire, pays qui se retrouve une fois de plus à un carrefour politique très délicat. La possibilité d’un quatrième mandat pour le Président Alassane Ouattara et le retour de l’ex-Pr Laurent Gbagbo sur la scène politique soulèvent des nouvelles inquiétudes sur la stabilité du pays. L’avenir politique de ces deux figures emblématiques, polarisantes, pourrait, en déterminer la trajectoire de la nation ivoirienne pour les années à venir.
Côte d’Ivoire 2025 : Alassane Ouattara vers un quatrième mandat controversé ?
Le Pr Alassane Ouattara, à la tête de la Côte d’Ivoire depuis 2011, est au centre des débats sur l’avenir politique du pays. Après avoir pris l’engagement qu’il ne briguerait pas de 3ᵉ mandat, il a pourtant été réélu en 2020 sous le prétexte de « cas de force majeur » au décès de son ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly dans un contexte de tensions politiques. Aujourd’hui, les spéculations vont bon train sur sa possible candidature pour un quatrième mandat qui suscite déjà des inquiétudes.
À plus de 83 ans lors du prochain scrutin en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara sera à un âge encore plus avancé pour lequel beaucoup s’attendent à ce qu’il cède le pouvoir à une nouvelle génération de leaders qu’il disait avoir préparé. Son silence actuel sur son avenir politique laisse planer le doute sur sa volonté de s’effacer. La situation rappelle tristement l’épisode de 2020, où le président a choisi de briguer un troisième mandat déjà controverse qui avait provoqué des manifestations et des morts. Cette insistance à vouloir rester au pouvoir pourrait conduire la Côte d’Ivoire vers des lendemains incertains, un scénario récemment chanté par l’artiste Tiken Jah Fakoly et que le pays ne peut se permettre après les crises passées qui hantent encore l’esprit des ivoiriens.
Retour au pouvoir de Laurent Gbagbo : une ambition inutile
L’ex-Pr de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo nourrit lui aussi l’ambition de revenir au pouvoir. Sauf qu’avec une condamnation à 20 ans de prison qui le rend actuellement inéligible, son avenir politique dépend entièrement du bon vouloir d’Alassane Ouattara. Malgré tout, le patron du PPA-CI continue de chercher à s’imposer sur la scène politique ivoirienne alors que son grand compagnon Ahoua Don Mello, soutenu par Moscou, semblait cocher de nombreuses cases pour candidater pour le PPA-CI.
De plus, sa démarche de se relancer dans la course présidentielle semble en décalage avec ses déclarations antérieures. Laurent Gbagbo avait affirmé qu’il était inapproprié de briguer la présidence après 75 ans. Alors qu’il aura plus de 80 ans lorsque sera lancée la bataille présidentielle de 2025, Gbagbo semble déterminé à défier cette sagesse qu’il prônait par le passé.
Le nécessaire renouveau politique en Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire a grand besoin d’un renouveau politique. Les présidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo représentent des époques marquées par des conflits et des divisions entre ivoiriens. Leur retrait de la scène politique offrirait une opportunité d’apaiser le débat politique national et permettrait l’émergence de nouveaux leaders moins clivants.
Tidjane Thiam, l’avenir politique de la Côte d’Ivoire ?
Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), avec Tidjane Thiam, semble avoir déjà amorcé ce changement après le décès de Henri Konan Bédié. Un renouveau de ce genre pourrait servir d’exemple pour le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara et le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo. En sortant du jeu politique, du moins des élections présidentielles, ces deux personnalités permettraient à la Côte d’Ivoire de tourner définitivement la page des conflits passés pour s’inscrire sur le chemin du développement et de la stabilité durable.
L’avenir de la Côte d’Ivoire repose donc en grande partie sur les décisions d’Alassane Ouattara et de son éternel rival Laurent Gbagbo. Un quatrième mandat pour le champion de l’ex-RDR serait la preuve d’un amour excessif du pouvoir, tout comme le serait le retour au pouvoir du fondateur du Front Populaire Ivoirien (FPI). Parler de paix et de cohésion sociale à longueur de journée est bien, mais savoir reconnaître que l’on porte en soi les germes de la division et des tensions, et prendre les bonnes décisions, est nettement mieux pour celui qui veut la paix pour son pays.
Personne ne mérite la mort pour des ambitions personnelles d’un individu, leader politique soit-Il. Il y aura pourtant des morts si Gbagbo et Ouattara se retrouvent dans la course à la présidentielle de 2025. Il y aura certainement encore plus de morts si Ouattara s’aventurait à se maintenir dans le jeu tout en écartant Laurent Gbagbo, condamné dans le cadre d’un procès politique.
On dit que les « faux sages donnent des conseils, les vrais sages montrent l’exemple. » Les ivoiriens espèrent que Ouattara et Gbagbo donneront l’exemple.