Des centaines de policiers congolais ont fui leur pays pour se réfugier au Burundi, exacerbant une crise migratoire déjà alarmante. Cette situation, déclenchée par les violences et l’insécurité persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), met en lumière les tensions complexes qui minent la région. Le Burundi, pris entre son rôle de partenaire de la RDC et l’afflux de réfugiés, se retrouve au cœur de cette crise humanitaire et diplomatique.
L’escalade de la crise migratoire
Le ministre burundais de l’Intérieur, Martin Niteretse, a confirmé l’arrivée de centaines de policiers congolais sur son territoire. « Le Burundi a accueilli jusqu’au 18 février un total de 20 000 réfugiés congolais dans la province de Cibitoke, et 5 000 autres dans la commune de Gihanga », a-t-il déclaré. Depuis le 19 février, des centaines de policiers ont également rejoint le flux migratoire.
Cette vague de réfugiés, qui a débuté le 12 février 2025, a vu son nombre augmenter considérablement en quelques jours. On estime que près de 10 000 Congolais avaient déjà trouvé refuge au Burundi jusqu’au 16 février. L’arrivée de ces policiers marque une nouvelle étape dans cette crise, témoignant de l’aggravation de l’insécurité dans l’Est de la RDC.
Le Burundi, qui a déployé des militaires dans l’Est de la RDC en vertu d’un accord de coopération militaire, se retrouve face à un défi majeur. Le pays doit gérer l’afflux de réfugiés tout en maintenant son engagement auprès de la RDC dans la lutte contre le groupe rebelle M23.
Le M23, un acteur majeur de l’instabilité
Le M23, un groupe rebelle actif dans la région, est l’une des principales causes de l’instabilité dans l’Est de la RDC. Ce groupe, qui a repris les armes en 2022, a conquis plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, aggravant ainsi la crise. Le gouvernement congolais considère le M23 comme un groupe terroriste et rejette toute négociation avec ses membres.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, notamment pour accéder aux ressources minières de la région. Des rapports d’agences des Nations Unies ont également mis en évidence l’implication militaire du Rwanda aux côtés des rebelles. Cependant, le Rwanda nie ces accusations et affirme que le M23 est un mouvement congolais.
Les tensions entre la RDC et le Rwanda, exacerbées par les accusations de soutien au M23, contribuent à l’instabilité de la région. Cette situation complexe met en péril la sécurité des populations et alimente la crise humanitaire.
Une crise aux multiples facettes
La crise dans l’Est de la RDC est multidimensionnelle, mêlant conflits armés, tensions politiques et enjeux économiques. L’insécurité persistante, alimentée par la présence du M23 et les tensions entre la RDC et le Rwanda, pousse des milliers de personnes à fuir leur foyer. Le Burundi, qui accueille un nombre croissant de réfugiés, se trouve en première ligne de cette crise.
La communauté internationale est appelée à agir pour apporter une aide humanitaire d’urgence aux réfugiés et soutenir les efforts de paix dans la région. Il est impératif de trouver une solution politique durable pour mettre fin aux violences et assurer la stabilité de l’Est de la RDC.