Le PDCI RDA va élire son nouveau président le 16 décembre prochain. Face à Tidjane Thiam, favori de l’élection, Noël Akossi Bendjo, Maurice Kakou Guikahué, Moise Koumoué Koffi et Jean-Marc Yacé. Secrétaire exécutif du PDCI RDA, le Prof Maurice Kakou Guikahué n’envisage pas une démission de son poste malgré le conflit d’intérêts évident que crée sa double casquette de dirigeant candidat à la présidentielle du parti.
Maurice Kakou Guikahué, l’arbitre-joueur
Le Prof Maurice Kakou Guikahué justifie son maintien en poste en citant les statuts et le règlement intérieur du PDCI-RDA. Selon lui, aucun texte ne prévoit la démission du Secrétaire exécutif en chef en pareille situation. Cependant, l’analyse des textes du parti fondé par Félix Houphouët-Boigny révèle une subtilité immanquable : l’article 43 du règlement intérieur stipule seulement que le Secrétariat exécutif reste en place, mais ne spécifie pas que le Secrétaire Exécutif doit également demeurer en fonction alors qu’il est candidat à la présidence du parti. Cette distinction est importante à faire en ce sens qu’elle souligne une lacune éthique et de bon sens.
La persistance du Prof Maurice Kakou Guikahué à rester en poste tout en étant candidat ouvre la voie à des manœuvres facilitées pour influencer l’élection présidentielle du parti. Une position qui suscite des inquiétudes quant à l’équité du processus électoral au sein du PDCI-RDA.
Notons que Tidjane Thiam fait la course en tête pour cette élection au sein des bases du parti. Le neveu du père fondateur du PDCI RDA pourrait donc bien devenir, comme il l’espère, président du parti pour bien préparer sa candidature contre Alassane Ouattara en 2025.
Tidjane Thiam et la digitalisation du PDCI
Ancien gérant de fortunes des milliardaires les plus importants au monde à travers son poste de directeur général de Crédit suisse, Tidjane Thiam pourrait bénéficier de divers appuis financiers de ses amis à l’international, ce qui rendrait le parti bien plus puissant avant l’élection présidentielle de 2025 qui l’intéresse au plus haut point.
Cependant, des alliances intrigantes se dessinent dans les coulisses de cette élection au PDCI RDA. Certains cadres et même des candidats semblent entretenir des liens avec le camp adverse, le RHDP. Ces accointances laissent planer des doutes sur les motivations réelles de certains candidats, qui pourraient chercher à s’allier avec le RHDP pour faire barrage à Tidjane Thiam, tant pour la présidence du PDCI que pour une éventuelle candidature à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Déjà au sein du parti, certaines personnes ne se gênent pas pour lancer des attaques en règle contre Tidjane Thiam. Pour ces derniers, il n’aurait jamais porté de chaises, déroulé des bâches ou même porté les sacs des plus anciens. Il ne serait donc pas digne de diriger le parti.
En réalité, ces peurs qui se révèlent dessinent bien la crainte de ces personnes de voir Thiam changer en profondeur le parti et son fonctionnement. Plus le PDCI est géré de façon à ne favoriser qu’une catégorie de personnes, mieux ces pourfendeurs de Thiam préservent leur avenir en son sein. Avec leur « tout sauf Thiam », ils veulent pérenniser le parachutage de personnalités dans certaines régions du pays à l’approche des élections, toujours au détriment des cadres locaux dévoués au PDCI RDA.
Le PDCI RDA bientôt comme le BNETD et Credit Suisse ?
Pour espérer un retour au pouvoir du PDCI RDA, celui-ci doit opérer tous ces changements hautement importants. Qui mieux que Thiam, sauveur du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) et de Credit Suisse pour réussir ce pari ?
Thiam porte la volonté de digitaliser le parti pour informer la direction de la moindre initiative de ses militants sur l’ensemble du pays. Le but de la manœuvre est de permettre au PDCI de choisir comme représentant aux élections locales les vrais visages du parti, des personnalités véritablement actives pour sa cause, dans les différentes circonscriptions.
Aucun autre candidat du PDCI autre que Tidjane Thiam n’évoque ce type de politiques de la rupture qui fera de nouveau gagner le parti.