Barrick et Bamako sont en tension à propos de l’or malien. Depuis plusieurs mois, les relations entre l’entreprise et le gouvernement malien se sont tendues, entraînant une paralysie partielle des opérations du complexe minier de Loulo-Gounkoto, l’une des plus grandes mines d’or malien.
Or malien : tensions entre Barrick et Bamako
Les autorités maliennes ont procédé à des saisies de stocks d’or et ont interdit leur exportation, accusant Barrick de ne pas respecter ses engagements financiers. Le PDG de Barrick, Mark Bristow, a dénoncé ces mesures comme étant « injustifiées » et a averti que l’entreprise pourrait être contrainte de suspendre ses activités si la situation ne s’améliore pas.
« Si le blocage des exportations devait perdurer, Barrick sera contrainte de suspendre ses opérations, ce qui aurait un impact supplémentaire sur la viabilité de ce moteur économique essentiel pour le Mali », a déclaré le 1 gestionnaire de la mine.
Pour le Mali, ce conflit est une question de souveraineté économique. Le gouvernement souhaite une plus grande part des bénéfices générés par l’exploitation de ses ressources naturelles et estime que Barrick ne contribue pas suffisamment au développement du pays.
« Le Mali cherche à augmenter sa part dans les revenus générés par le complexe de Loulo-Gounkoto, qui constitue un pilier de la production aurifère nationale. »
Des conséquences pour les employés et l’économie locale
Une éventuelle suspension des activités de Barrick aurait des conséquences désastreuses pour les 8 000 employés maliens de la mine, ainsi que pour les entreprises locales qui dépendent de ce secteur. L’économie malienne, déjà fragile, pourrait être fortement impactée.
Barrick a saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) pour contester les actions du gouvernement malien. L’entreprise estime que ces actions violent les accords internationaux.
Ce conflit met en lumière les défis liés aux partenariats entre les États et les multinationales dans le secteur minier. Le Mali souhaite tirer profit de ses ressources naturelles tout en assurant un développement durable. Barrick, de son côté, cherche à protéger ses investissements et à maintenir une relation constructive avec le gouvernement malien.
Malgré ces tensions entre Barrick et Bamako, Barrick a connu une année 2024 solide, portée par la hausse des cours de l’or. Cependant, la crise malienne pourrait peser sur les résultats futurs de l’entreprise.
« Barrick a produit 940 000 onces d’or et 40 000 tonnes de cuivre au premier trimestre, avec un prix moyen record de 2 070 dollars l’once. »
L’issue de ce conflit aura des répercussions importantes pour l’avenir des investissements miniers au Mali et pour la relation entre le gouvernement malien et les entreprises internationales.