Les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont annoncé officiellement leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision, qui semble irréversible, ne restera pas sans conséquence.
Ce que les pays de l’AES perdent en quittant l’OIF
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont saisi l’OIF par notes diplomatiques pour annoncer leur retrait. C’est ce que prévoient d’ailleurs les textes de l’organisation. Conformément à l’article 10 de la Charte de l’OIF, le retrait ne sera normalement effectif qu’après une période de six mois, laissant un délai pour gérer la transition.
Lorsque ce retrait sera officialisé par l’OIF, le Mali, le Burkina Faso et le Niger perdront « les différents concours techniques, financiers et même pédagogiques, notamment dans les domaines de l’éducation, des médias et de la formation professionnelle », a confié à la BBC Paul Amegakpo, président de l’Institut Tamberma pour la Gouvernance.
Dans les trois pays, les projets de développement soutenus par l’OIF seront automatiquement impactés. Ces pays, n’étant plus membres, ne bénéficieront plus des financements de l’organisation. Au Burkina Faso, par exemple, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) pourrait ne plus être soutenu par l’OIF.
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La participation des trois pays de l’AES à la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES) et à la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) sera suspendue, ce qui impactera les actions de ces deux instances sur leurs territoires respectifs.
Toutefois, Oria Vande Weghe, directrice de la communication et porte-parole de l’OIF, espère que les projets en cours seront menés à terme avant l’officialisation du retrait au sein des instances de l’OIF.
Pour rappel, la décision des pays de l’AES de claquer la porte intervient après leur suspension. Ils avaient été mis en quarantaine par les instances de l’organisation de la Francophonie suite aux coups d’État survenus. Par la suite, ils ont constaté que les agissements de l’OIF ne répondaient pas aux principes qui fondent leur politique de souveraineté.
Les missions de l’OIF
La Francophonie rassemble des hommes et des femmes qui partagent une langue commune : le français. En 2018, l’Observatoire de la langue française estimait leur nombre à 321 millions, répartis sur les cinq continents.
C’est aussi un ensemble d’institutions chargées de promouvoir le français et de renforcer la coopération entre les 93 États et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Créée en 1997, cette organisation est dirigée par un Secrétaire général, actuellement Louise Mushikiwabo, et son instance principale est le Sommet de la Francophonie.
L’OIF travaille avec l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et quatre institutions clés : l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), TV5MONDE, l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et l’Université Senghor d’Alexandrie.
Ses missions sont :
- Promouvoir le français et la diversité culturelle et linguistique ;
- Défendre la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ;
- Soutenir l’éducation, la formation et la recherche ;
- Encourager la coopération économique pour un développement durable.