La concurrence s’intensifie sur le marché nigérian de l’essence, entraînant une chute significative des prix à la pompe. Cette baisse résulte de la rivalité entre la nouvelle raffinerie de Dangote et la compagnie pétrolière nationale NNPC. Les Nigérians bénéficient désormais de tarifs plus abordables, une bouffée d’air frais dans un contexte économique difficile.
Nigéria : concurrence et baisse des prix
Le prix de l’essence au Nigeria a connu une diminution notable, atteignant 860 nairas le litre. Cette baisse s’explique par la concurrence accrue entre la raffinerie Dangote et la NNPC. La raffinerie Dangote, la plus grande d’Afrique, a commencé à approvisionner le marché nigérian en septembre. Auparavant, le Nigeria importait la quasi-totalité de son carburant.
En février, Dangote a réduit ses prix de dépôt à deux reprises, provoquant une baisse des prix à la pompe. Cette initiative visait à « apporter un soulagement essentiel aux Nigérians » pendant le ramadan, selon un communiqué du groupe. La NNPC a suivi en abaissant également ses prix. Les raffineries publiques du pays étaient vétustes et hors service. La NNPC a relancé une raffinerie à Port Harcourt en novembre.
L’arrivée au pouvoir du président Bola Ahmed Tinubu en mai 2023 a marqué la fin des subventions sur l’essence. Cette mesure a entraîné une flambée des prix, passant d’environ 195 nairas à plus de 1 000 nairas le litre. Cette augmentation a pesé lourdement sur le pouvoir d’achat des Nigérians, déjà affectés par une crise économique. L’inflation a dépassé les 30 % en 2024.
Impact économique et perspectives
Ademola Adigun, directeur général d’AHA Strategies Ltd, estime que cette baisse de prix permet à Dangote de dominer le marché. Il affirme que « les autres distributeurs ne pourront plus rivaliser ». Le groupe Dangote a toujours nié toute accusation de monopole. Ikemesit Effiong, de SBM Intelligence, suggère que la baisse des prix pourrait être due à la stabilisation de la monnaie locale et à la diminution des prix du pétrole brut.
Clement Isong, président de MEMAN, considère que cet ajustement des prix est le signe d’un marché déréglementé. Il souligne que « la concurrence fonctionne ». Cette situation offre un répit aux Nigérians, confrontés à une inflation persistante et à une crise économique. La concurrence accrue entre les acteurs du marché pourrait entraîner une stabilisation des prix à long terme.