Détenu depuis un an, l’ancien président nigérien, Mohamed Bazoum est dans le couloir de la mort. Les chefs d’accusation qui pèsent contre lui sont lourds. Son avocat et ses proches redoutent une condamnation à la peine de mort.
Niger : Me Moussa Coulibaly craint la peine de mort pour son client Mohamed Bazoum
En juin 2024, la Cour d’Etat du Niger a levé l’immunité de Mohamed Bazoum. Il est ainsi devenu vulnérable et pourra être jugé comme un simple citoyen. Mohamed Bazoum est accusé d’avoir commis plusieurs infractions lourdement punies par le code pénal en vigueur dans le pays. Si les autorités judiciaires décident d’ouvrir un procès contre le président déchu, il devra se défendre contre les faits de « complot d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’Etat », « crime de trahison », « faits présumés d’apologie du terrorisme » et « financement du terrorisme ».
Selon son avocat, le processus qui est en cours pour conduire au jugement de son client présente des irrégularités et n’est pas conforme aux normes judiciaires. « Il sera jugé par un tribunal spécial qui ne sera ni indépendant ni impartial et il risque la peine de mort par fusillade s’il est reconnu coupable », a déclaré Moussa Coulibaly à la BBC. Pour lui, « il n’y a plus d’État de droit au Niger ».
En détention depuis juillet 2024, Mohamed Bazoum a sans doute déjà perdu l’espoir de retourner dans son fauteuil présidentiel. Il est détenu avec sa femme. Son fils qui était aussi détenu, a finalement été libéré en janvier 2024, résultat de la médiation menée par le Togo.
Le pouvoir militaire dirigé par le général Tiani reste pour le moment sourd aux nombreux appels à la libération de Bazoum. Malgré les menaces de la CEDEAO, Tiani et son équipe se sont opposés à la libération du président déchu.