La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a approuvé un financement de 82,5 millions de dollars pour soutenir la Sonibank, une banque publique en difficulté au Niger. Cette intervention financière vise à stabiliser le secteur bancaire nigérien, qui traverse une période de turbulences. La décision a été annoncée le 27 mars à Dakar, lors d’une session du conseil d’administration de la BOAD.
Le Niger face à la crise de Sonibank
La Sonibank, un acteur clé du système financier du Niger, est en situation critique depuis plusieurs mois. Elle affiche un déficit de capital alarmant, estimé à 80 milliards de francs CFA. « Un signal alarmant de faillite technique », selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI). La banque peine à répondre aux demandes de retrait de ses clients et ne respecte plus les normes prudentielles de la BCEAO. L’accumulation de créances douteuses et la crise politique de juillet 2023 ont aggravé sa situation à Niamey.
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La BOAD intervient avec une injection de 50 milliards de francs CFA pour renforcer les fonds propres de la Sonibank et lui permettre de poursuivre ses activités de financement de l’économie de Niamey. La stabilité de la Sonibank est cruciale pour l’ensemble du secteur bancaire nigérien, et donc pour le pays. « Derrière la recapitalisation d’une banque se joue la stabilité financière de tout un pays », a souligné le conseil d’administration de la BOAD.
Le secteur bancaire du Niger en difficulté
Au-delà du cas de la Sonibank, l’ensemble du secteur bancaire du Niger est confronté à des difficultés. Quatre banques sur quatorze ne respectent plus les normes de solvabilité de la BCEAO. Le taux de prêts non performants (PNP) a atteint 24 %, un niveau préoccupant. Plusieurs banques connaissent des problèmes de liquidité et peinent à répondre aux demandes de retrait.
Cette situation met en évidence des faiblesses structurelles : une dépendance excessive aux financements publics, un manque de diversification des prêts et une exposition aux risques souverains. La crise politique de 2023 et les sanctions régionales ont accentué ces difficultés au Niger. Les autorités du pays doivent agir rapidement pour stabiliser les banques en difficulté et réformer en profondeur le secteur bancaire du pays.