Dans la matinée du 19 novembre 2024, le chantier du barrage de Kandadji, situé dans la région instable de Tillabéri au Niger, a été le théâtre d’une attaque sanglante. Des hommes armés, supposés appartenir à l’État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS), ont pris pour cible des travailleurs de l’entreprise de BTP Morey.
Niger : une attaque terroriste meurtrière frappe le chantier de Kandadji
Selon des témoins et des sources sécuritaires, l’attaque a été perpétrée par une dizaine d’hommes armés circulant à moto, une méthode caractéristique des groupes terroristes opérant dans la région. « Les assaillants sont arrivés subitement et ont ouvert le feu sans distinction sur les travailleurs présents sur le site », rapporte une source sécuritaire locale.
L’entreprise Monrey, en charge du chantier, a confirmé le drame, annonçant un bilan de trois morts parmi ses employés. Dans un communiqué, elle a condamné une attaque qualifiée de « lâche et barbare », tout en appelant les autorités à renforcer la sécurité sur ce projet stratégique.
Un projet stratégique ciblé
Le chantier de Kandadji est au cœur d’un projet de développement majeur pour le Niger. Situé à une centaine de kilomètres à l’ouest de Niamey, le barrage de Kandadji vise à améliorer la sécurité alimentaire, à produire de l’énergie hydroélectrique et à fournir de l’eau pour l’irrigation dans cette région fréquemment touchée par la sécheresse.
Selon des sources militaires, cette attaque avait pour objectif de perturber un projet d’envergure qui représente un enjeu crucial pour la stabilité et le développement économique de la région de Tillabéri, souvent ciblée par des groupes terroristes.
Une zone sous tension
La région de Tillabéri, située dans la zone dite des « trois frontières » (Niger, Mali, Burkina Faso), est depuis plusieurs années un foyer d’insécurité marqué par les incursions régulières de groupes terroristes, notamment l’EIGS et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Ce n’est pas la première fois que le site de Kandadji est visé. En septembre 2023, une attaque similaire avait coûté la vie à sept soldats chargés de sécuriser le chantier. Ces incidents soulignent la vulnérabilité des projets de développement dans une région en proie à des violences récurrentes.