Lors de son sommet ordinaire, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de prolonger le mandat de médiation du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, auprès des trois pays de l »Alliance des États du Sahel (AES) (Burkina Faso, du Mali et du Niger). Ces trois pays avaient annoncé leur intention de quitter l’organisation régionale, une décision qui aurait eu de lourdes conséquences pour la stabilité de la région du Sahel.
Le Sénégal chargé de poursuivre la médiation pour ramener les trois pays de l’AES au sein de la CEDEAO
Les chefs d’État de la CEDEAO en session ordinaire du dimanche 15 décembre, ont accordé une période de grâce supplémentaire de six mois aux dirigeants militaires du Burkina Faso, Mali et Niger, leur laissant jusqu’au 29 juillet 2025 pour revenir sur leur décision. Cette prolongation vise à maintenir ouverts les canaux de dialogue et à favoriser une résolution pacifique de la crise. À cet effet, il est demandé aux chefs d’État sénégalais Bassirou Diomaye Faye et togolais Faure Gnassingbé de poursuivre la médiation avec ces pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, a souligné la complexité de la situation, marquée par les accusations des régimes militaires qui reprochent à l’organisation d’être instrumentalisée par des puissances étrangères. À en croire ce dernier, malgré ces tensions, l’institution ouest-africaine reste déterminée à préserver l’unité de la région et à trouver des solutions durables aux défis sécuritaires auxquels elle est confrontée.
Pour rappel, le président sénégalais Diomaye Faye avait déjà été mandaté en compagnie de son homologue togolais Faure Gnassingbé pour jouer la médiation entre la CEDEAO et l’AES. Des négociations qui ont eu des progrès, selon le dirigeant sénégalais qui a d’ailleurs plaidé pour le maintien des liens entre les deux organisations.
La décision de la CEDEAO témoigne de la volonté de l’organisation de maintenir le dialogue et de trouver des compromis. Cependant, le chemin reste long et semé d’embûches étant donné que les trois pays sahéliens semblent être déterminés à quitter l’organisation régionale en fin janvier 2025. La stabilité de la région du Sahel dépendra en grande partie de l’issue de ces négociations et de la capacité des différents acteurs à trouver un terrain d’entente.