Plus de 520 ressortissants maliens, en situation irrégulière, ont été refoulés de Mauritanie. Cette opération, qui a débuté le 2 mars, marque un tournant dans la politique migratoire mauritanienne. Les migrants expulsés, souvent en route vers l’Europe, se retrouvent désormais bloqués à la frontière, dans des conditions difficiles.
Durcissement de la politique migratoire mauritanienne
Le gouvernement mauritanien a adopté une position ferme face à l’immigration irrégulière. Cette décision, bien que souveraine, a suscité des critiques. Le conseiller technique du ministère des Maliens établis à l’extérieur, Dr Boulaye Keita, a confirmé le refoulement de 528 Maliens vers la localité de Gogui. Il a souligné que ces personnes étaient en situation irrégulière et ne possédaient pas de carte de séjour. « Ce sont au total 528 de nos compatriotes qui sont arrivés et qui bénéficient de l’assistance des plus hautes autorités de notre pays », a-t-il déclaré.
La Mauritanie, devenue un point de passage clé pour les migrants tentant de rejoindre l’Europe par voie maritime, a intensifié ses contrôles. Les autorités mauritaniennes ont mis en place une opération spéciale d’enrôlement pour identifier les migrants et leur délivrer des titres de séjour. « Tous ceux qui ne seraient pas en règle sont souvent expulsés vers leur pays d’origine », a expliqué le ministère. Cette mesure ne concerne pas uniquement les Maliens, mais aussi les ressortissants d’autres pays de la région.
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Conditions de vie des migrants expulsés
Les opérations de refoulement ont été vivement critiquées par des organisations de défense des droits de l’homme. Les images diffusées sur les réseaux sociaux témoignent du calvaire enduré par les migrants. « Nous sommes restés pendants des jours dans les conditions de détention difficile sans manger », a témoigné un migrant bloqué à la frontière.
Face à ces critiques, le ministère des Affaires étrangères mauritanien a justifié sa politique en soulignant les défis sécuritaires liés à la migration irrégulière. « La migration porte, et dissimule, souvent, sous son flanc, d’autres défis sécuritaires, de trafics de toutes sortes, y compris humains. Tout comme elle affecte et complique le bon fonctionnement de la migration régulière », a-t-il déclaré. Le ministère a également répondu aux accusations concernant les difficultés rencontrées par les migrants pour obtenir des documents de séjour. Il a affirmé avoir déployé des efforts pour faciliter la régularisation de leur situation, mais a regretté que beaucoup n’aient pas renouvelé leurs cartes de séjour annuelles, les exposant ainsi à l’illégalité.