Un imam marocain, Abdelhakim Bensi, a provoqué une vive controverse en demandant aux femmes de ne plus fréquenter sa mosquée. Sa décision, jugée discriminatoire par certains, a suscité un débat passionné sur les droits des femmes dans les lieux de culte. L’affaire a pris une ampleur nationale, mettant en lumière les tensions persistantes autour du rôle des femmes dans la pratique religieuse.
Maroc : un rappel à l’ordre qui dérape
Abdelhakim Bensi, imam de la mosquée Chninat à Oulad Teïma, a diffusé une vidéo qui a enflammé les réseaux sociaux. Dans cette séquence, il demande aux femmes de ne plus participer aux prières collectives, en particulier les Tarawih du Ramadan. Il justifie sa demande par un manque de respect envers la sacralité de la mosquée. Certains ont vu dans ses propos un simple rappel des règles de conduite. Toutefois, beaucoup ont dénoncé une atteinte aux droits des femmes à pratiquer leur foi librement. L’imam, quant à lui, affirme avoir voulu rappeler l’importance des normes religieuses et le rôle du comité de gestion de la mosquée.
Cette phrase, reprise par de nombreux internautes, résume bien le cœur du problème. La décision d’autoriser ou non l’accès des femmes à la mosquée ne relève pas de l’imam. Elle incombe aux autorités religieuses compétentes. La mosquée doit rester un lieu d’accueil pour tous les croyants, sans distinction de genre. Face à la polémique, la délégation du ministère des Habous et des Affaires islamiques de Taroudant a convoqué l’imam Bensi. Des sanctions, pouvant aller jusqu’à la suspension, sont envisagées.
Lire aussi : Coupe du Monde 2030 : le Maroc s’active
Des débats similaires ailleurs
L’affaire de l’imam Bensi n’est pas un cas isolé. Des incidents similaires ont éclaté dans d’autres pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. En Algérie, un imam avait interdit l’entrée des femmes lors des prières du vendredi. En Égypte, la question de la présence des femmes dans les mosquées suscite des débats récurrents. Au Maroc, bien que la situation soit moins conflictuelle, de nombreuses femmes souhaitent participer pleinement à la vie religieuse.