Une attaque meurtrière, attribuée à la Katiba Macina, groupe djihadiste affilié au JNIM, a endeuillé le village de Berta, dans la région de Ségou, au centre du Mali. Le mercredi 12 février, 16 personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées lors de cette tragique attaque.
Selon des sources locales concordantes, notamment des élus, des habitants et des représentants communautaires, les assaillants ont pris pour cible les villageois alors qu’ils étaient réunis pour une partie de pêche collective. « Ils sont arrivés au moment où les gens étaient rassemblés pour la pêche », a confié un élu local, témoignant de la violence de l’attaque. Outre les décès, plusieurs habitants ont été enlevés et d’autres sont portés disparus, laissant derrière eux un sentiment de peur et d’incertitude.
Les assaillants ont également causé des dégâts matériels considérables, incendiant des charrettes et semant le chaos dans le village. « Ils ont tout brûlé sur leur passage, c’était terrible », a déclaré un habitant, décrivant la scène de désolation.
Mali : la menace djihadiste plane sur les accords locaux
La commune de Saloba, où se trouve le village de Berta, est située dans une zone où les groupes djihadistes étendent progressivement leur influence. Face à la montée de l’insécurité, de nombreux villages de la région ont été contraints de signer des accords locaux avec la Katiba Macina. Ces accords, souvent conclus sous la contrainte, imposent aux populations des règles strictes, telles que le paiement d’impôts, le port du voile pour les femmes et le respect des pratiques religieuses des djihadistes.
Cependant, certaines localités, comme Saloba, refusent de se soumettre à ces diktats, devenant ainsi des cibles privilégiées des groupes terroristes. Les habitants de ces villages, attachés à leur liberté et à leurs traditions, paient un lourd tribut pour leur résistance.
Parmi les victimes de l’attaque de Berta figurent non seulement des villageois, mais aussi des dozos, des chasseurs traditionnels qui jouent un rôle crucial dans la défense des communautés contre les djihadistes. Leur présence parmi les personnes tuées témoigne de l’engagement de ces groupes dans la lutte contre le terrorisme.
Un silence pesant des autorités maliennes
Pour l’heure, l’armée malienne n’a pas réagi à cette attaque meurtrière. Son silence soulève des questions sur sa capacité à protéger les populations civiles face à la menace djihadiste.
Au même moment, le JNIM a revendiqué la prise de deux positions militaires à Zantiguila, dans la région de Koulikoro, confirmant l’intensification des actions terroristes dans différentes régions du pays.
Cette nouvelle flambée de violence met en lumière la complexité du conflit qui déchire le centre du Mali, où les populations civiles sont les premières victimes de l’instabilité. La menace djihadiste ne cesse de s’étendre, posant un défi majeur aux autorités maliennes et à leurs partenaires internationaux.
Un appel à l’action
Face à cette situation alarmante, il est impératif que les autorités maliennes prennent des mesures urgentes pour renforcer la sécurité dans les zones touchées par les attaques djihadistes. Il est également essentiel de soutenir les populations civiles, qui vivent dans la peur constante et ont besoin d’une protection adéquate.
La communauté internationale doit également intensifier ses efforts pour aider le Mali à lutter contre le terrorisme et à promouvoir la stabilité dans la région. Il est temps d’agir ensemble pour mettre fin à cette spirale de violence et offrir un avenir meilleur aux populations maliennes.