Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM) a imposé un blocus à la ville de Léré, dans la région de Tombouctou, paralysant ainsi l’économie locale et perturbant les déplacements.
Léré: asphyxiée par le blocus jihadiste
Depuis fin novembre, la vie à Léré a été considérablement perturbée par un blocus décrété par le JNIM. Cette stratégie, déjà utilisée à plusieurs reprises dans la région, consiste à isoler les localités pour affaiblir le pouvoir central et les populations. Les conséquences se font rapidement sentir : pénuries de produits de première nécessité, hausse des prix et difficultés d’approvisionnement.
« Des camions sont restés bloqués à l’entrée de la ville, ils ont fini par rebrousser chemin », témoigne un habitant. Les transports en commun sont également touchés. « Cela a beaucoup réduit les mouvements des cars », déplore un notable de Tombouctou. Les populations doivent désormais emprunter des itinéraires plus longs et plus dangereux pour se déplacer.
Face à cette situation critique, les autorités maliennes semblent adopter une posture attentiste. Ni l’armée ni les autorités locales n’ont communiqué officiellement sur le sujet. « Ils en font un non-évènement », regrette un habitant de Tombouctou. Pourtant, les conséquences de ce blocus sont réelles et ont un impact sur la vie quotidienne des populations.
Ce blocus s’inscrit dans un contexte sécuritaire déjà très tendu dans la région. Le JNIM multiplie les attaques contre les forces armées maliennes et les civils. La destruction du pont de Dabi, quelques jours avant le début du blocus, illustre la détermination des jihadistes à affaiblir l’État malien.
Ce blocus pose également un défi humanitaire important. Les populations de Léré et des environs sont de plus en plus vulnérables. Les pénuries de nourriture et de médicaments risquent d’entraîner une crise humanitaire si aucune mesure n’est prise pour lever ce blocus.