Le cinéma africain est en deuil. Souleymane Cissé, l’un de ses plus illustres représentants malien , nous a quittés à l’âge de 84 ans. Son œuvre, engagée et visionnaire, a marqué des générations de cinéastes et de spectateurs. À travers ses films, il a dénoncé les injustices et célébré la richesse de la culture africaine.
Souleymane Cissé au Mali : un cinéaste engagé et visionnaire
Né à Bamako en 1940, Souleymane Cissé a grandi dans une Afrique en pleine transformation. Son amour pour le cinéma est né très tôt. Il a perfectionné son art à l’Institut des hautes études cinématographiques de Moscou. Sa vocation serait née après avoir vu un documentaire sur l’arrestation de Lumumba. Il obtient une bourse d’État pour étudier le cinéma à Moscou.
À son retour au Mali, il travaille pour le ministère de l’Information. Il réalise des films d’actualité et des documentaires. En 1972, il réalise son premier moyen métrage de fiction, Cinq jours d’une vie. Ce film est primé au Festival international de Carthage. C’est le début d’une longue carrière.
Son premier long-métrage, La Jeune Fille (1975), aborde la condition des filles-mères. Le film est censuré à sa sortie. En 1987, Yeelen (La Lumière) lui apporte une reconnaissance internationale. Il remporte le Prix du jury à Cannes. C’est une première pour un réalisateur noir africain.
Tout au long de sa carrière, il a mêlé traditions africaines et esthétique cinématographique. En 2023, il reçoit le Carrosse d’or pour Finye (Le Vent). Ce film explore les tensions entre les générations. Il reçoit cette récompense pour ses 50 ans de carrière.
Son œuvre témoigne de son époque. Il a raconté une Afrique en pleine mutation. Son engagement ne s’est pas limité à ses films. Il a présidé l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest. Il a œuvré pour le développement du cinéma sur le continent.
Le Mali et l’Afrique perdent un grand artiste. Son héritage continuera d’inspirer les générations futures. Souleymane Cissé laisse derrière lui une lumière qui ne s’éteindra jamais. « Le cinéma africain doit se prendre en charge. Il doit raconter nos histoires, nos réalités, nos espoirs », disait-il.
Souleymane Cissé a ouvert la voie à de nombreux cinéastes africains. Son œuvre est un appel à la liberté et à la dignité. Il a montré que le cinéma africain pouvait être audacieux et engagé. Il a prouvé que le cinéma africain pouvait conquérir le monde.