Depuis le 10 mai 2024, une stratégie nationale de lutte contre le mariage des enfants, est adoptée en Centrafrique. Il s’agit d’une réponse concrète, à la prévalence alarmante du mariage des enfants dans le pays.
En Centrafrique et selon les chiffres officiels, «61% des enfants (soit 771,000 individus) sont mariés ou mis en union avant l’âge de 18 ans », a indiqué dans son communiqué, le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). En parallèle, « 26% des filles centrafricaines sont mariées avant l’âge de 15 ans » sur l’ensemble du territoire.
Ces mariages d’enfants et les grossesses précoces, constituent selon l’agence onusienne, des éléments qui jouent contre les droits de l’enfant en Centrafrique. Ils constituent aussi, « des causes majeures du faible taux de scolarisation des filles et, du taux élevé de la mortalité maternelle » en Centrafrique a expliqué UNFPA.
L’adoption de cette stratégie de lutte, constitue un engagement politique exceptionnel en Centrafrique. Et le document, « vise à protéger tous les enfants, filles et garçons, de moins de 18 ans » en Centrafrique, « contre toutes les formes de mariage et de mise en union d’ici l’horizon 2030 », a indiqué UNFPA.
Le document de protection contre les mariages précoces, repose sur sept axes stratégiques. Ces principaux axes concernent notamment, la prévention, la prise en charge holistique des victimes, le renforcement des cadres juridiques et institutionnels, le renforcement des capacités des services, la participation des jeunes, des parents, des leaders religieux et des communautés, ainsi que l’opérationnalisation de la stratégie par les acteurs étatiques et leurs partenaires en Centrafrique.
La Première Dame de la Centrafrique, Brigitte Touadéra, qui a parrainé l’événement, avait appelé tous les décideurs intéressés par la question, « à donner aux familles les moyens d’information et d’éducation » nécessaires de lutte contre ce fléau de mariage précoce. Car selon elle, ces moyens vont permettre de « sauvegarder le bien-être de leurs enfants et éviter qu’ils ne soient victimes des mariages précoces » en Centrafrique.
Le document stratégique de lutte contre ces mariages précoces, a été validé par le Premier Ministre Centrafricain, Félix Moloua. Ce dernier, a espéré que l’élaboration de cette stratégie soit à jamais, « l’occasion de porter plus haut le plaidoyer pour une meilleure condition de vie des enfants de Centrafrique aussi bien pour la mobilisation des ressources » dans le domaine de cette lutte.
La mise en œuvre de cette stratégie nationale de lutte contre les mariages des enfants sera faite en collaboration entre le Gouvernement Centrafricain, et ses partenaires techniques et financiers. Ceux-ci sont principalement, le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) et, le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF).