La levée totale de l’embargo sur les armes, marque un « tournant historique » pour la paix et la stabilité en Centrafrique, a expliqué le Conseil de Sécurité des Nations-Unies dans son communiqué. Du coté centrafricain, il s’agit d’une « victoire de la diplomatie ». Et cette victoire explique Sylvie Baïpo, ministre des Affaires Etrangères, « fait de la diplomatie centrafricaine un modèle de persévérance et de détermination dans la quête d’un monde plus juste et d’un avenir plus pacifique ».
La décision de cette levée totale de l’embargo, est prise ce 30 juillet 2024. Et la décision, va permettre à la Centrafrique, d’entamer un programme d’importation et de réarmement des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Un réarmement qui pourrait être fait en armes lourdes et légères selon le plan de Réforme du Secteur de Sécurité (RSS) en Centrafrique.
En revanche, le Conseil de Sécurité de l’ONU, reconduit jusqu’au 31 juillet 2025, l’embargo imposé sur la fourniture des armes au profit des groupes armés en Centrafrique. Ainsi, l’ONU demande à tous les États Membres, de prendre « les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert, directs ou indirects…d’armements et de matériels connexes de tous types à des groupes armés et aux personnes qui leur sont associées qui opèrent » en Centrafrique.
Le Conseil de Sécurité autorise aussi à travers sa décision du 30 juillet 2024, « tous les États Membres qui découvrent des articles dont la fourniture, la vente, le transfert ou l’exportation sont interdits…à les saisir, les enregistrer et les traiter, par exemple en les détruisant ». En outre explique le Conseil de Sécurité, « l’État Membre qui saisit et élimine ces articles, doit notifier le comité des sanctions…dans un délai de 30 jours et tous les États sont tenus de coopérer à cet effort » afin d’empêcher la livraison des armes aux groupes armés en Centrafrique.
En parallèle, le Conseil de Sécurité condamne, « les activités criminelles transfrontières » en Centrafrique. Ces activités sont, « le trafic d’armes, le commerce illicite, l’exploitation illégale et le trafic de ressources naturelles » en Centrafrique. Ce trafic de ressources naturelles concerne notamment, explique le Conseil de Sécurité, « de l’or, des diamants et du bois d’œuvre, et le trafic d’espèces sauvages, ainsi que le transfert illicite, l’accumulation déstabilisatrice et le détournement d’armes légères et de petits calibres » en Centrafrique.
Toutes ces activités, indique le Conseil de Sécurité, « menacent la paix et la stabilité » de la Centrafrique. Elles ont aussi, « une incidence sur la sécurité de la région », a indiqué l’ONU. L’ONU qui profite de cette occasion, pour condamner également « l’utilisation de mercenaires et les violations du droit international humanitaire et des droits humains et les atteintes à ces droits commises par ces derniers » en Centrafrique.
L’ONU indique pour finir, que les mesures imposées par cette résolution du 30 juillet 2024, « n’ont pas pour objet d’avoir des conséquences humanitaires négatives pour la population civile » en Centrafrique. Le Conseil de Sécurité insiste donc, « sur le fait que toute solution durable devrait accorder la priorité à la réconciliation, notamment dans le cadre d’un processus inclusif associant les hommes et les femmes, y compris les personnes qui ont été déplacées du fait de la crise, quelle que soit leur origine sociale, économique, politique, religieuse et ethnique » en Centrafrique.
Il faut savoir, que c’est depuis la résolution 2127 de 2013, qu’un embargo sur l’exportation des armes à destination de la Centrafrique a été voté par le Conseil de Sécurité.