La Côte d’Ivoire confirme sa place au sein des puissances économiques de l’Afrique de l’Ouest. Selon le FMI, l’économie ivoirienne affiche de solides performances. Ce qui témoigne de sa résilience face aux différents chocs.
Les chiffres du FMI illustrant la résilience économique de la Côte d’Ivoire
D’après une note du Fonds monétaire international (FMI), la Côte d’Ivoire a obtenu de bons résultats dans le cadre des accords de 40 mois au titre du MEF/FEC. Le pays a bénéficié d’un accès combiné à 2 601,6 millions de DTS (soit 400 % de sa quote-part), ainsi que dans le cadre de la FSR, avec un accès supplémentaire de 975,6 millions de DTS (soit 150 % de sa quote-part). Ces résultats rendent, jusqu’à présent, satisfaisante la mise en œuvre du programme. Les critères de performance, repères structurels et mesures de réforme prévus pour les revues ont été respectés ou mis en œuvre.
L’achèvement de ces revues permettra un décaissement immédiat d’environ 808,5 millions de dollars américains au titre des accords MEF/FEC et FSR.
L’engagement des autorités, un facteur clé de cette croissance économique
La résilience économique affichée par la Côte d’Ivoire résulte d’un travail collectif. Cependant, une part importante du mérite revient aux autorités ivoiriennes, qui se montrent engagées dans la mise en œuvre des réformes prévues par les deux programmes. Cette détermination devrait soutenir la transition de la Côte d’Ivoire vers le statut de pays à revenu intermédiaire supérieur à moyen terme, tout en renforçant sa résilience face aux changements climatiques.
Par ailleurs, certains obstacles structurels de longue date subsistent, notamment une forte informalité persistante, mise en avant lors des consultations au titre de l’article IV en 2024, ainsi que des inégalités de genre, qui freinent une croissance plus forte et inclusive.
Les moteurs de la résilience économique en 2024
Malgré une production agricole et une activité de construction en deçà des attentes, l’économie ivoirienne reste dynamique. Cette prospérité s’explique par une forte demande de consommation et d’investissement. À court et moyen terme, la reprise des activités agricoles devrait favoriser une croissance soutenue.
En outre, une activité plus intense dans les industries extractives est attendue, notamment grâce à la mise en service complète du champ pétrolier de Baleine. Parallèlement, la croissance de la production énergétique sera renforcée par les investissements en cours dans ce secteur.
L’inflation annuelle moyenne de l’indice des prix à la consommation (IPC) devrait passer de 4,4 % en 2023 à 3,8 % d’ici fin 2024, soutenue par la baisse des prix des principaux produits alimentaires et matières premières. Le secteur financier demeure solide, et les engagements pris lors de la COP 29 en novembre contribueront à stimuler le financement climatique en Côte d’Ivoire.
Réduction des déséquilibres budgétaires
Depuis 2023, la Côte d’Ivoire enregistre une réduction progressive des déséquilibres budgétaires et extérieurs. Un assainissement budgétaire basé sur les recettes est en cours, améliorant la viabilité de la dette. Le déficit budgétaire est passé de 6,8 % du PIB en 2022 à 5,2 % en 2023, grâce à de solides mesures fiscales.
Des mesures supplémentaires devront être mises en place en 2024 et 2025 afin de poursuivre cet assainissement budgétaire. L’objectif est de réduire le déficit budgétaire à 4 % du PIB en 2024 et à 3 % en 2025. Le risque de surendettement demeure modéré, tandis que les perspectives d’endettement continuent de s’améliorer grâce à des ratios de liquidité renforcés et à des opérations de gestion proactive de la dette.
Après une aggravation du déficit du compte courant à 7,9 % du PIB en 2023, une nette amélioration est attendue en 2024. Cette progression sera soutenue par des termes de l’échange favorables, des prix records du cacao et des perspectives de production accrues, permettant de réduire le déficit du compte courant à environ 5,1 % du PIB en 2024.