La pression liée à l’élection présidentielle de 2025 gagne les partenaires stratégiques de la Côte d’Ivoire. Le président Alassane Ouattara vient de perdre un allié important, Israël, dans sa stratégie de sécurisation du territoire. Selon une information parvenue à Afrique Sur 7, Tel-Aviv a décidé de réduire ses livraisons de matériel militaire à la Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.
Israël gèle sa livraison de matériel militaire à la Côte d’Ivoire
Puisque les élections présidentielles riment souvent avec crises en Côte d’Ivoire, les différents partenaires du pays commencent à revoir leurs stratégies de positionnement. Israël, un des partenaires stratégiques du pouvoir du président Alassane Ouattara, vient de prendre ses distances dans sa politique en Afrique de l’Ouest, et en Côte d’Ivoire plus particulièrement. La raison : l’État hébreu refuse que ses moyens militaires soient utilisés dans le pays pendant une période potentiellement troublée.
En effet, la Côte d’Ivoire se prépare à des élections présidentielles prévues pour octobre 2025. Le scrutin précédent avait été émaillé par des troubles, malgré l’absence des grandes figures de la politique ivoirienne. Feu Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo n’étaient pas candidats, et pourtant des tensions sérieuses avaient éclaté dans le pays. Le Conseil national de transition, mis en place pour empêcher le troisième mandat jugé illégal du président Alassane Ouattara, avait engendré des troubles et causé des pertes en vies humaines.
Pour 2025, Israël redoute une montée des tensions, voire une crise plus grave. Avec le président Ouattara qui semble envisager un 4e mandat tout aussi illégal, et une opposition qui prépare une contestation majeure en cas d’exclusion de Laurent Gbagbo du scrutin, ou de tricherie à l’élection, les services secrets israéliens craignent une escalade des tensions et des troubles importants. Tel-Aviv refuse que le matériel militaire destiné à la Côte d’Ivoire serve à réprimer les opposants politiques.
Le gouvernement de Benyamin Netanyahou aurait donc décidé de restreindre ses livraisons de matériel militaire à la Côte d’Ivoire, au moins jusqu’à la fin de l’élection présidentielle de 2025.
Côte d’Ivoire : La candidature de Laurent Gbagbo, objet de tensions
Laurent Gbagbo, opposant historique, a annoncé son intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle. En Côte d’Ivoire alors qu’il aura 80 ans. Il a été condamné à 20 ans de prison par la justice, une décision qui le prive de ses droits civiques dans le cadre de l’affaire du braquage de la BCEAO. Cependant, l’institution financière régionale n’ayant jamais porté plainte ni signalé de vol dans ses rapports, les partisans de Laurent Gbagbo considèrent cette condamnation comme une décision politique qui vise à limiter ses ambitions électorales.
Ces partisans envisagent de faire pression sur le gouvernement d’Abidjan pour obtenir la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. L’ONU prépare également une mission en Côte d’Ivoire pour demander au président Alassane Ouattara de ne pas exclure injustement un adversaire de la prochaine élection présidentielle. Alors que les tensions s’accentuent à l’approche du scrutin, Israël a décidé de se tenir à l’écart de ces dynamiques électorales tout comme l’armée française qui a récemment rétrocédé à la Côte d’Ivoire sa célèbre base militaire de Port-Bouet, le 43ᵉ BIMA, symbole de sa présence militaire en Afrique de l’Ouest.
Cette décision de céder son camp militaire à l’armée ivoirienne, alors qu’elle était présentée par le président Alassane Ouattara comme un signe de la souveraineté de la Côte d’Ivoire, est en réalité un élément de la nouvelle politique française en Afrique. Le président français Emmanuel Macron a clarifié la situation en indiquant que la décision de quitter Port-Bouet a été prise par Paris contre l’avis de certains dirigeants africains, qui souhaitaient laisser les choses en l’état.
La décision d’Israël, consécutive à celle de la France, peut être le signe d’une volonté des puissances militaires étrangères à prendre leurs distances avec Abidjan.