La NSIA Banque envisage d’ouvrir une franchise au Cameroun. Après avoir couvert la zone UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine), les dirigeants de l’institution financière et d’assurance veulent conquérir la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale). Le pays dirigé par Paul Biya sera alors le premier de la zone à accueillir cette banque, une fois le projet réalisé.
La NSIA Banque veut reproduire le modèle de la BIAO en Côte d’Ivoire au Cameroun
En 2006, la NSIA Banque a fait son entrée sur le marché bancaire de la Côte d’Ivoire. Cette installation a été rendue possible grâce au rachat de la Banque Internationale de l’Afrique Occidentale (BIAO), installée à Grand-Bassam. Huit ans plus tard, le septième groupe bancaire de l’UEMOA (détenant 5,2 % de parts de marché en 2023) envisage un processus similaire pour s’implanter au Cameroun. Le rachat d’une banque déjà en activité constitue donc la première option envisagée par le groupe NSIA Banque afin de faciliter son entrée sur le marché camerounais.
Le premier semestre de l’année 2025 est fixé comme délai pour cette opération. « Nous discutons de certaines opportunités sur le marché camerounais, notamment le rachat de filiales de groupes bancaires internationaux souhaitant se retirer du pays. Nous nous attendons à un dénouement pour le premier semestre 2025 », a déclaré Léonce Yacé, directeur général de NSIA Banque Côte d’Ivoire, lors d’une récente interview accordée à Jeune Afrique.
La Société Générale du Cameroun, cible principale de la NSIA Banque
Selon les dernières informations, le groupe NSIA Banque envisage de racheter la Société Générale du Cameroun. 58 % des parts détenues par les Français dans cette banque camerounaise seraient mises en vente. NSIA Banque espère acquérir ces actions. En cas d’accord, NSIA Banque deviendra la deuxième plus grande banque du Cameroun en termes d’actifs, derrière Afriland First Bank. Ce rachat offrirait également au groupe un ancrage solide dans l’économie locale, car la Société Générale opère dans le pays depuis plus de 60 ans.
La Société Générale du Cameroun est l’une des banques les plus rentables du pays, avec un bénéfice net déclaré de 29,8 milliards FCFA en 2023. Ces performances suscitent l’intérêt de grands acteurs de l’industrie bancaire africaine, parmi lesquels BGFI Bank et Zénith Bank, qui auraient également manifesté leur intérêt pour ce rachat.
CBC, cible secondaire de la NSIA Banque
La NSIA Banque a plusieurs options pour son implantation au Cameroun. En cas d’échec du rachat de la Société Générale du Cameroun, elle pourrait se tourner vers l’acquisition des parts majoritaires de la Commercial Bank of Cameroon (CBC). Fondée par le groupe Fotso, cette banque a frôlé la faillite il y a quelques années. Cependant, elle occupe aujourd’hui une position moyenne grâce à une recapitalisation menée par l’État. Yaoundé, ayant terminé cette opération de sauvetage, envisage de vendre 51 % des parts à un investisseur privé et 30 % à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC).
Création d’une filiale, dernière option pour le groupe NSIA
En cas d’échec de rachat d’une banque existante, NSIA Banque ne renoncera pas à son projet d’implantation au Cameroun. La création d’une filiale est envisagée comme une dernière option. « Si nous ne sommes pas retenus, nous créerons une filiale en 2026. La décision est prise de s’implanter dans la zone CEMAC, où nous sommes présents dans l’assurance, mais pas dans la banque, en commençant par le Cameroun« , explique Léonce Yacé.
Cette option nécessiterait plus de temps pour que NSIA Banque s’impose sur un marché comptant déjà 19 structures bancaires. Un défi de taille pour le groupe fondé par Jean Kacou Diagou, dont le segment bancaire compte aujourd’hui trois filiales (Côte d’Ivoire, Bénin et Guinée) et deux succursales (Sénégal et Togo). Afin de financer cette nouvelle étape de sa croissance, NSIA Banque est en pourparlers avec des bailleurs de fonds internationaux tels que l’IFC (la branche de la Banque mondiale dédiée au secteur privé) et Afreximbank.