La Guinée a commémoré la Journée internationale des droits de l’homme autour du thème : « Nos Droits, notre avenir, maintenant ». Organisée par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, la cérémonie a rassemblé des membres du gouvernement, des diplomates, des universitaires et des étudiants.
Journée internationale des droits de l’homme : la Guinée réaffirme ses engagements
Lors de la cérémonie de commoration de la journée internationale des droits humains, Aimé Ntumba Kakolo, représentant du Haut Commissariat des Nations Unies en Guinée, a relayé un message empreint de gravité et d’engagement. Il a rappelé que les droits humains sont au cœur de la dignité humaine et concernent les besoins fondamentaux tels que la sécurité, l’éducation, la santé et le travail. « Ces droits appartiennent à tous, qu’il s’agisse de la mère célibataire qui lutte pour subvenir aux besoins de ses enfants ou de l’enfant enseveli sous les déclins de sa maison. Ce sont des engagements juridiques que les États doivent honorer », a-t-il affirmé.
Yaya Kairaba Kaba, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, a présidé la cérémonie d’ouverture. Il a mis en avant l’importance de cette journée, non seulement comme une célébration, mais aussi comme une occasion de réflexion et de mobilisation autour des droits fondamentaux. Le ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à renforcer les droits des citoyens et à assainir le fichier judiciaire. « Cette journée est un moment pour évaluer, sans passion, comment chacun de nous, citoyens et autorités, contribue à élever les droits humains », a-t-il déclaré, en citant la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Une perspective internationale
Quant à Luc Briard, ambassadeur de France en Guinée, il a salué les efforts du pays tout en rappelant les recommandations faites lors de l’examen périodique universel de 2019. Il a évoqué des problématiques comme les mutilations génitales féminines, les disparitions forcées et les violations des droits par les forces de sécurité. L’ambassadeur a souligné que cet examen, prévu en avril 2025, est une opportunité pour la Guinée de renforcer ses engagements. « Ce n’est pas une critique, mais une démarche collective pour améliorer notre humanité commune », a-t-il précisé.
Les étudiants de la faculté de droit, fortement mobilisés, ont partagé leurs réflexions sur l’état des droits humains en Guinée. Tout en appréciant les discussions, ils ont noté que les réalités actuelles du pays ne correspondent pas toujours aux promus par cette journée. Ils ont rappelé que les libertés fondamentales doivent être garanties sans restriction aucune.
Cette célébration, riche en discours et en échanges, a marqué un moment clé pour la Guinée dans son cheminement vers une meilleure protection des droits humains. Elle a également mis en lumière les défis encore à relever pour harmoniser les pratiques nationales avec les normes internationales.
A noter que le pays a été récemment secoue par des dénonciations de violation des droits humains. Amnesty International exprime son inquiétude face aux graves violations des droits humains en Guinée, tant sous la présidence d’Alpha Condé que sous le régime de transition dirigé par le CNRD après le coup d’État de 2021. Les préoccupations majeures incluent : l’impunité des forces de sécurité pour usage illégal de la force, les atteintes aux libertés d’expression, de réunion et d’association, ainsi que les difficultés d’accès à la santé et à la justice pour les victimes de violences sexuelles.
Fodé TOURE (Correspondant ADFRIQUE SUR 7 à Conakry)