La Cour de justice de la CEDEAO a rendu un verdict retentissant, ordonnant à la Guinée d’indemniser cinq opposants politiques. Cette décision fait suite à des accusations de violations des droits fondamentaux lors des événements post-électoraux de 2020. Les plaignants, figures de l’opposition, avaient dénoncé des arrestations arbitraires et des traitements inhumains.
Violation des droits fondamentaux
Le 14 mars 2025, à Abuja, la Cour de justice de la CEDEAO a tranché. Elle a reconnu la violation des droits à un procès équitable des requérants. Le juge rapporteur, Gbéri-bè Ouattara, a souligné les manquements de l’État guinéen. La Cour a condamné la Guinée à verser 5 millions de francs CFA à chaque plaignant.
Les faits remontent à octobre 2020, après l’élection présidentielle en Guinée. Des membres de l’UFDG, de l’ANAD et du FNDC ont été arrêtés. Ils ont subi des détentions arbitraires et des traitements dégradants. Les requérants ont contesté les accusations portées contre eux. Ils ont dénoncé l’absence de procédure judiciaire équitable. Ils ont réclamé 40 millions de francs CFA chacun pour le préjudice subi.
L’État guinéen a justifié les arrestations par des infractions graves. Il a cité la détention illégale d’armes et des troubles à l’ordre public. Il a assuré que les procédures respectaient les lois nationales et internationales. Le panel de la Cour, composé de trois juges, a examiné les arguments des deux parties. « La Cour a estimé que les droits des requérants n’ont pas été respectés », a déclaré un porte-parole de la CEDEAO
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Réactions et perspectives
La décision de la CEDEAO a suscité des réactions contrastées. Les avocats des plaignants ont salué une victoire pour les droits de l’homme. Ils ont insisté sur l’importance de cette décision pour la justice en Guinée. Les organisations de défense des droits humains ont également exprimé leur satisfaction. « C’est un signal fort envoyé aux États membres de la CEDEAO », a déclaré un représentant d’Amnesty International.
Du côté du gouvernement guinéen, aucune réaction officielle n’a été communiquée pour le moment. Cependant, certains observateurs estiment que cette décision pourrait avoir des implications politiques. Elle intervient dans un contexte de tensions politiques en Guinée. L’opposition pourrait utiliser ce verdict pour renforcer ses revendications.
L’affaire met en lumière les défis liés à la protection des droits fondamentaux en Afrique de l’Ouest. Elle souligne le rôle crucial de la Cour de justice de la CEDEAO. Les décisions de cette Cour ont un impact significatif sur les États membres. Elles contribuent à renforcer l’État de droit dans la région.