Kocee est actuellement l’un des rappeurs camerounais les plus écoutés. Il s’impose aussi bien en Afrique francophone qu’en Afrique anglophone. Pourtant, malgré son succès, il déplore le manque d’ouverture des mélomanes camerounais et souligne une différence notable avec le public nigérian.
Kocee : « Les Nigérians ne connaissent pas les artistes francophones »
Lors d’une récente interview, l’artiste a révélé que ses plus gros streams proviennent du Nigeria. Une popularité boostée par sa collaboration avec Patoranking sur le hit « Bank Alert », qui lui a permis de toucher un public plus large et d’exploser sur les plateformes de streaming. Il en a profité pour comparer les habitudes de consommation musicale entre les Camerounais et les Nigérians.
Kocee affirme que, contrairement aux pays francophones d’Afrique, les Nigérians sont peu exposés aux artistes francophones. Il illustre cette réalité en partageant son expérience lors de sa collaboration avec Patoranking : « Quand j’étais invité sur des plateaux télé au Nigeria, les journalistes étaient surpris d’apprendre que je suis Camerounais. » Il poursuit en citant des artistes francophones populaires comme Himra et Didi B, qui restent méconnus au Nigeria malgré leur notoriété : « Au Nigeria, personne ne se demande « Qui est ce gars ? » Ils diront plutôt « Himra ? Il chante quoi ? » »Selon lui, cette méconnaissance n’est pas un hasard, mais plutôt le reflet d’un marché musical très autocentré.
Kocee ne critique pas cette tendance, bien au contraire. Pour lui, c’est cette consommation massive de musique locale qui permet aux artistes nigérians de s’exporter facilement. Il déplore toutefois que l’inverse ne soit pas vrai au Cameroun, où les hits nigérians dominent les playlists : « J’ai une boîte de nuit à Douala. Mais même quand j’y suis, on joue toujours les chansons du Nigeria ! J’ai dit au DJ « 60 % de musique camerounaise, 40 % d’étrangère ». Mais dès qu’il joue un son camerounais, les clients réclament « Calm Down ». Que veux-tu qu’on fasse ? »
Pour l’artiste, le public a un rôle clé dans la célébrité des artistes, et tant que les Camerounais privilégieront la musique étrangère, les artistes locaux auront du mal à rivaliser sur la scène internationale.