Depuis la prison où il est détenu, l’opposant Joël Aïvo brise le silence. Il s’est adressé à ses partisans, sympathisants et proches qui sont restés en union de prière pour lui.
Joël Aïvo : « Loin de vous, je tiens le choc grâce à vos prières »
Condamné à 10 ans de prison ferme depuis décembre 2021, Joël Aïvo tient le coup et reste debout. C ‘est ce qu’il convient de retenir de son adresse à ses proches et partisans à l’orée de la nouvelle année. « Loin de vous, vous ne me croirez peut-être pas, je tiens le choc grâce à vos prières, à vos bonnes intentions et avec le souvenir de nos débats passés, de nos confrontations manquées », a-t-il écrit.
Malgré ce temps qui, impassiblement, me traverse, je passe chaque jour de ces années de détention comme des années de sacrifice de ma vie pour mes idées, ma patrie et pour le triomphe inéluctable des idéaux pour lesquels, contre vents et marrées, nous nous battons.
Joël Aïvo
Il n’est pas heureux d’avoir passé une nouvelle année de plus loin de ceux qui sont chers à sa vie, loin de ses étudiants, loin des amphithéâtres et de ses compagnons. « Mais par-dessus tout, je garde la foi ardente de vous retrouver bientôt, tôt ou tard, pour les défis du futur », a indiqué l’universitaire.
La condamnation de Joël Aïvo continue de susciter l’indignation. Il y a quelques semaines, un groupe d’universitaires, de différents pays, a signé une tribune demandant la libération de leur collègue. Selon eux, l’opposant est victime de son opinion politique et n’a pas sa place dans une prison.
Pour rappel, l’arrestation de Joël Aïvo est intervenue après le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle d’avril 2021. Il a été arrêté le 15 avril, dans la commune d’Abomey-Calavi, non loin de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Déposé en prison après sa présentation au Procureur spécial, il a été condamné à 10 ans de prison ferme pour « complot contre la sûreté de l’Etat » par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). L’opposant avait plaidé non coupable et dénoncé une manœuvre politique visant à le faire taire.
Aïvo a été condamné le même jour que Reckya Madougou. Elle aussi, sa candidature avait été rejetée. Les deux opposants parcouraient les grandes villes pour animer des meetings de protestation. Quant à Madougou, elle a écopé de 20 ans d’emprisonnement pour des « actes terroristes ».