La cité de logements sociaux baptisée Cité Ado de Yopougon, du nom du Président Alassane Dramane Ouattara, est embourbée dans des problèmes techniques et de gestion du BNETD et de PFO. Ces entreprises ont du mal à résoudre les problèmes techniques qui rendent insalubre cette cité symbole de la politique de logements sociaux du gouvernement ivoirien.
En pleine pénurie de logements à Abidjan, la Côte d’Ivoire a engagé un programme de construction de logements sociaux. Celui de Yopougon, sur la route menant au Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, la Cité Ado, est aujourd’hui au cœur de l’attention. Ce programme, censé être un modèle de développement urbain, a, dès son début, tourné au cauchemar interminable pour ses acquéreurs, principalement des familles à faible revenu et des retraités.
Cité Ado de Yopougon : enquête sur le fiasco des logements sociaux près du Stade Alassane Ouattara
La gestion du projet Cité Ado a été confiée au Bureau National d’Études Techniques et de Développement (BNETD) et dans sa partie technique, dès 2021, à l’entreprise PFO de l’homme d’affaires franco-libanais Pierre Fakhoury, aujourd’hui dirigée par son fils Clyde Fakhoury. La Société Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilière (SICOGI) est pour sa part chargée de vendre les logements. Ces entités avaient pour mission de mener à bien la construction et la vente de 2 172 logements, une tâche qui s’est avérée plus ardue que prévu.
La confiance initiale des futurs résidents, attirés par l’association du projet au nom du chef de l’État, Alassane D. Ouattara, s’est rapidement dissipée face à un retard de livraison de près de deux ans. Ce retard a plongé de nombreux acquéreurs dans une précarité financière accentuée, car ils continuaient, pour certains, de rembourser des prêts tout en payant des loyers ailleurs.
652 appartements ont finalement été livrés en janvier 2021, mais dans un quartier loin d’être achevé. Les infrastructures essentielles, notamment le traitement des eaux usées, étaient soit absentes, soit défectueuses. Une station d’épuration hâtivement installée par les services du BNETD devait être corrigée par PFO pour arrêter les refoulements d’eaux usées directement dans les habitations, les parties communes ou sur les voies publiques.
La SICOGI, chargée de la vente et de la gestion des biens, s’est retrouvée débordée par les plaintes des habitants. Devant l’ampleur des problèmes et l’incapacité à fournir des réponses satisfaisantes, elle s’est contentée de rediriger les résidents vers les entreprises responsables de la construction, ce qui a engendré un véritable parcours du combattant pour ces derniers, sans solution à l’horizon.
Révélations choquantes : Comment la Cité Ado est devenue un terrain miné pour ses résidents ?
Les visites répétées du BNETD sur le site n’ont pas abouti à des améliorations significatives. Ce manque de solution définitive laisse les familles exposées à des risques sanitaires majeurs. Les problèmes d’insalubrité ont été exacerbés par l’inefficacité des solutions temporaires proposées, comme le passage d’un camion de vidange, qui n’a fait que souligner l’ampleur du dysfonctionnement du système.
Cette situation chaotique interroge sur la responsabilité des différentes parties impliquées. Comment un projet aussi stratégique, portant le nom du Président de la République de Côte d’Ivoire et soutenu par des institutions de renom, a-t-il pu sombrer dans une telle négligence ?
Logements décents abordables proposés, cauchemar livré
L’absence de réponses adaptées de la part des entreprises et des autorités publiques illustre un manque de responsabilité et de suivi qui mérite une enquête approfondie. Les habitants méritent transparence et justice dans la gestion de projets qui affectent leur quotidien et les exposent à de grave risque de santé.
Le gouvernement ivoirien, abonné absent dans cette affaire, doit se réimpliquer pour trouver une solution satisfaisante pour ces centaines de familles qui courent aujourd’hui de graves risques de maladies. La responsabilité du BNETD et de PFO doit être située dans ce dysfonctionnement grave.