En Guinée, l’approvisionnement en essence a provoqué de longues files d’attente dans les stations-service de Conakry ce lundi 30 décembre 2024. Tout porte à croire qu’une pénurie d’essence sévit actuellement, et il n’y a aucun stock de réserve.
Crise d’essence en Guinée
Jusqu’à récemment, cette pénurie n’était qu’une rumeur relayée sur les réseaux sociaux la semaine dernière en Guinée. Elle avait été rapidement démentie par la Société Nationale de Pétrole (SONAP). Pourtant, la situation actuelle révèle une réalité bien différente.
À présent, des motos et automobiles forment des rangs interminables à la recherche de carburant. Les citoyens et usagers peinent à se déplacer dans la capitale guinéenne, une situation qui risque de paralyser complètement la circulation dans les jours à venir.
En Guinée, de nombreux citoyens dépendent de leur mobilité pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Désormais, ils doivent patienter dans les stations-service ou se résoudre à rester chez eux, ce qui affecte directement leurs activités économiques à Conakry.
Aliou Sadou Diallo, un usager de la route, témoigne : « J’ai passé des heures à la station à chercher de l’essence, mais je n’en ai toujours pas trouvé. Je ne pourrai pas me rendre au travail », déplore-t-il.
De son côté, M’mah Soumah, commerçante au marché de Madina, raconte que « la circulation est complètement perturbée. Les véhicules de transport urbain se font rares, et j’ai passé beaucoup de temps à attendre à la gare ». Elle précise qu’en tentant de prendre une moto-taxi pour rejoindre Madina, le conducteur lui a demandé 20 000 GNF, soit le double du tarif habituel de 10 000 GNF.
Comme dans toute crise, certains profitent de la situation. Les motards augmentent les prix du transport, et les vendeurs d’essence sur le marché noir hausse les tarifs. L’essence, normalement vendue à 12 000 GNF le litre, est proposée à des prix exorbitants sur le marché parallèle. Alpha Yaya Diallo, un autre usager, témoigne avoir acheté un litre à 25 000 GNF, une situation qu’il juge « anormale ».
À la station-service de Mafanco, située sur la corniche sud dans la commune de Matam, l’affluence est particulièrement importante. Des motos et des voitures forment une longue file indienne. Les citoyens, frustrés, estiment que cette pénurie risque de compromettre leurs activités, soulignant qu’ils passent des heures à attendre sans succès.
Réaction SONAP
La SONAP a publié un communiqué le lundi 30 décembre 2024, expliquant que les stations-service ne sont pas ravitaillées à cause d’intempéries ayant retardé l’arrivée du navire chargé de carburant. « Le navire, initialement attendu dans la nuit du 29 au 30 décembre, n’a pas pu accoster au port de Conakry en raison de mauvaises conditions météorologiques en mer », précise le communiqué.
Cette pénurie complique fortement la mobilité des citoyens. Les arrêts de taxis et de minibus sont bondés, et de nombreuses personnes ne parviennent pas à se rendre à leur travail.
Fodé TOURE (Correspondant AFRIQUE SUR 7 à Conakry)