En Guinée, Aliou Bah, le président du parti Mouvement Démocratique Libéral (MODEL), a été mis aux arrêts et conduit à une destination inconnue par les autorités militaires. Il a été empêché, ce jeudi 26 décembre 2024, de quitter le territoire national.
Le président du parti MoDeL, Aliou Bah, empêché de sortir de la Guinée
Aliou Bah a été interpellé à Pamelap, une localité frontalière de la Guinée et de la Sierra Leone. Il était en route pour Freetown, accompagné de son chef de protocole et de sa famille, pour des raisons personnelles et un cas social prévu ce week-end.
Joint au téléphone, les membres du bureau du parti MoDeL ont confirmé qu’une équipe de gendarmes a escorté Aliou Bah sans indiquer sa destination. Ses téléphones ont également été confisqués.
« M. Aliou Bah et sa délégation ont été arrêtés à la frontière et ont été contraints d’attendre des instructions provenant de Conakry. Depuis midi, ils étaient toujours retenus sur place, et il nous a été confirmé par la suite qu’ils ont été formellement interdits de sortie du territoire. Les avocats se sont mobilisés pour essayer de le contacter afin de retrouver sa trace », ont-ils déclaré.
À en croire les membres du parti politique MoDeL, le leader du parti, Aliou Bah, était victime de menaces d’enlèvement ces derniers temps. Aliou Bah est surtout connu pour ses critiques fermes à l’égard du régime militaire en place. Il dénonçait des actes qu’il qualifiait de malsains. Il disait que le régime militaire s’éternisait au pouvoir alors qu’il avait promis, dans son discours lors de la prise de pouvoir le 5 septembre dernier, de vouloir le quitter.
En Guinée, les arrestations et kidnappings ciblés sont récurrents dans un contexte de tension, marqué par la menace de reprise de manifestations de rue dès le 6 janvier à l’appel des partis politiques opposés à la prolongation de la transition militaire.
Réaction des opposants et des partis politiques
Elhadj Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, condamne fermement l’arrestation d’Aliou Bah.
Pour sa part, la folie liberticide de la junte militaire qui règne à Conakry est loin d’être sous contrôle. Au contraire, elle persiste et s’aggrave tous les jours.
« Je condamne fermement cette privation de liberté en dehors de toute base légale infligée par la junte au président du MoDeL et exige sa libération immédiate et sans conditions », a fait savoir Cellou Dalein Diallo.
Fodé TOURE (Correspondant AFRIQUE SUR 7 à Conakry)