En Guinée, les opérations de démantèlement des zones considérées comme criminogènes, notamment autour des débarcadères, se poursuivent dans la capitale Conakry et ses environs. Les forces de l’ordre ont été mobilisées pour la réussite de l’opération.
Guinée : une vaste opération de sécurisation lancée à Conakry
Les actions ont débuté le mercredi 11 décembre 2024 et visent plusieurs quartiers abritant des populations guinéennes et sierra-léonaises. Les autorités judiciaires estiment que ces lieux favorisent des activités criminelles et illicites, notamment la vente de produits stupéfiants, la prostitution, et d’autres pratiques délictueuses.
Dans le cadre de cette opération, les forces de l’ordre ont mené des descentes inopinées, procédant à des déguerpissements, des démolitions et des arrestations de personnes suspectées d’être impliquées dans ces activités.
Selon Falou Doumbouya, procureur général de la Cour d’appel de Conakry, la criminalité et la délinquance connaissent une recrudescence inquiétante dans la ville. Il rappelle qu’une réunion des principaux acteurs de la chaîne pénale s’est tenue le 13 septembre dernier pour établir des résolutions, notamment l’identification de zones criminogènes.
Falou Doumbouya, le procureur général de la Cour d’Appel de Conakry, a fait remarquer qu’il y a une recrudescence de façon considérable la criminalité et de la délinquance dans plusieurs zones de Conakry (Guinée). Parmi ces zones, Sonfonia compte 21 %, Ratoma 7 %, Matoto 7 %, et Gbessia 10 %. Ces chiffres témoignent de l’ampleur du défi auquel les autorités sont confrontées.
Un plan d’action basé sur la loi
Le procureur général a indiqué que les actions entreprises s’appuient sur l’article 41 du code de procédure pénale, qui confère aux parquets des missions de prévention et de répression. Il a également assuré que ces opérations ne seront pas des mesures ponctuelles, mais bien une stratégie pérenne pour garantir la sécurité et la paix sociale.
Le colonel Tall Aliou Mouctar, commandant de la région spéciale de Conakry, a détaillé les mesures prises pour faciliter ces opérations de déguerpissement. Il a dénoncé la recrudescence des crimes et délits dans les zones ciblées, notamment dans les débarcadères, où des pratiques illicites, telles que la vente de drogue et la prostitution, sont monnaie courante.
De son côté, Abdoulaye Sanoh, commissaire divisionnaire et directeur régional de la police de Conakry, a précisé que tous les lieux identifiés ont fait l’objet d’une surveillance rigoureuse. Toute personne suspectée ou arrêtée en possession d’objets illicites devra répondre devant la justice. Il a également évoqué le rôle de la police de l’air et des frontières, chargée d’identifier les étrangers présents dans ces zones.
Une controverse autour des rapatriements
Les habitants sierra-léonais vivant dans ces zones ont été contraints de retourner dans leur pays. Toutefois, cette mesure a suscité des réactions négatives de la part des gardes-frontières sierra-léonais, qui ont exprimé leur désaccord face à ces rapatriements jugés unilatéraux.
Fodé TOURE (Correspondant AFRIQUE SUR 7 à Conakry)