En Guinée, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a examiné, ce mercredi 4 décembre 2024, le dossier de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. Cette audience portait sur les conclusions de la contre-expertise médicale concernant l’état de santé de l’accusé, afin de déterminer s’il est nécessaire de l’évacuer pour des soins médicaux appropriés.
Affaire Kassory Fofana : la CRIEF convoque les médecins pour éclaircir le dossier médical
Les avocats d’Ibrahima Kassory Fofana ont, une fois de plus, plaidé en faveur de l’évacuation de leur client. Selon eux, l’ancien Premier ministre est gravement malade et nécessite une prise en charge dans un centre hospitalier spécialisé.
Lors de l’audience, Me Sidiki Bérété a rappelé que la clinique Pasteur, où l’accusé a été initialement soigné, avait été choisie par la cour elle-même. Il a dénoncé des conditions de traitement inadéquates en Guinée, arguant que l’infrastructure médicale locale ne dispose pas des équipements nécessaires pour soigner son client. Selon l’avocat, une évacuation vers un pays comme la Côte d’Ivoire, la France ou les États-Unis est indispensable pour préserver la vie de Kassory Fofana.
Le rapport médical sous examen
Le président de la cour, Yacouba Conté, a annoncé avoir reçu les conclusions de la contre-expertise médicale menée par les médecins de l’hôpital CHU-Donka, mais il a choisi de laisser les parties concernées analyser le rapport avant de le rendre public. Il a invité le ministère public, les avocats de la défense et les représentants de l’État à formuler leurs observations.
Me Dinah Sampil, un autre avocat de la défense, s’est dit satisfait des conclusions du rapport, estimant qu’il confirme l’urgence d’une prise en charge spécialisée pour son client. Il a toutefois regretté le retard pris dans le traitement de cette affaire.
Opposition du ministère public
Me Amiatou Kaba, représentant du ministère public, s’est limité aux recommandations du rapport. Il a soutenu qu’il n’est pas explicitement mentionné qu’une évacuation médicale est nécessaire, et il a réitéré l’opposition du ministère public à la demande d’évacuation.
La décision de la CRIEF
Au terme des débats, le président Yacouba Conté a critiqué le rapport pour son manque de clarté sur le choix du centre hospitalier adapté au traitement de Kassory Fofana. Il a donc ordonné la comparution des trois médecins de l’hôpital CHU-Donka, considérant qu’ils sont les mieux placés pour éclaircir ce point.
La prochaine audience est fixée au 9 décembre 2024. D’ici là, la cour attend des précisions pour statuer sur l’éventuelle évacuation ou le transfert médical de l’ancien Premier ministre.
Fodé TOURE (Correspondant AFRIQUE SUR 7 à Conakry)