Le 5 février 2005, le Togo tournait une page de son histoire avec la disparition du Général Gnassingbé Eyadéma, figure emblématique ayant dirigé le pays pendant 38 ans. Militaire, homme d’État et stratège, il a marqué l’histoire politique du Togo. Mais qui était réellement cet homme ? Quels sont les détails méconnus de sa vie et de sa famille ? Plongeons dans l’univers de l’ancien président togolais.
L’arrivée au pouvoir de Gnassingbé Eyadéma : un coup d’État marquant
Contrairement à d’autres pays africains ayant intégré d’anciens militaires de l’armée coloniale dans leurs nouvelles forces nationales, le Togo choisit de ne pas incorporer les démobilisés dans sa gendarmerie, invoquant des contraintes budgétaires. Cette décision crée des tensions parmi les anciens militaires togolais, dont Gnassingbé Eyadéma, qui voit son avenir compromis.
Le 13 janvier 1963, un groupe de soldats, parmi lesquels Eyadéma, renverse le président Sylvanus Olympio, considéré comme responsable de leur exclusion. Le coup d’État se solde par l’assassinat du chef de l’État devant l’ambassade des États-Unis. Eyadéma revendique publiquement son rôle dans cette action, marquant le début de son ascension. Quelques années plus tard, il renverse son propre mentor, Nicolas Grunitzky, et prend définitivement le pouvoir en 1967, amorçant un règne de 38 ans, le plus long de l’histoire du Togo.
Gnassingbé Eyadéma et l’accident qui a marqué son destin
En 1974, Gnassingbé Eyadéma survit à un accident d’avion qui renforce sa légende. L’appareil, un Nord 262, s’écrase à Sarakawa, dans le nord du pays. Il est le seul survivant, ce qui nourrit le mythe d’un chef providentiel, voire invincible. Cet événement est exploité par le régime pour asseoir son aura auprès du peuple, et renforcer son image de “père protecteur” du Togo. Chaque année, une commémoration officielle est organisée en mémoire de cet accident qui rappelle son importance dans la construction de son pouvoir.
Qui était le père de Gnassingbé Eyadéma ?
Né en 1935 (certaines sources avancent 1937) à Pya, dans la région de la Kara, Eyadéma est issu d’une famille modeste de l’ethnie Kabyè. Son père, Gnassingbé Tigué, était un cultivateur reconnu, ce qui explique l’attachement du futur président au monde rural. Dès son jeune âge, il s’engage dans l’armée, une institution qui deviendra la clé de son ascension au pouvoir.
Gnassingbé Eyadéma et le surnom “Gnélélé”
Eyadéma était aussi appelé “Gnélélé”, un surnom qui signifie “le rugissement du lion”. Il lui est attribué en raison de son caractère autoritaire et de son approche politique implacable. À travers ce sobriquet, il voulait se présenter comme un leader fort, craint et respecté, prêt à défendre son pays contre toute menace.
La famille Gnassingbé : un clan influent
Le pouvoir d’Eyadéma ne se limitait pas à lui seul. Son clan familial, les Gnassingbé, occupe toujours une place prépondérante dans la politique togolaise. Ses proches et descendants ont hérité d’une influence notable dans l’administration, l’armée et l’économie du pays. Cette dynastie politique continue de marquer le Togo, notamment à travers son fils, Faure Gnassingbé, actuel président.
Combien d’enfants avait Eyadéma ?
Gnassingbé Eyadéma était père de nombreux enfants, certains estiment leur nombre à plus d’une cinquantaine. Parmi eux, Faure Gnassingbé, devenu président en 2005 après la disparition de son père, est le plus célèbre. Cependant, d’autres membres de la fratrie occupent des postes clés dans l’appareil d’État.
Comment est mort Gnassingbé Eyadéma ?
Le 5 février 2005, après 38 ans à la tête du Togo, Eyadéma succombe à une crise cardiaque à bord d’un avion médicalisé qui devait l’évacuer pour des soins en Europe. Son décès provoque un véritable choc au sein du pays et ouvre une période d’incertitude politique. Son fils, Faure Gnassingbé, est rapidement désigné pour lui succéder, dans un processus controversé qui suscitera de vives contestations.
Faure Gnassingbé et son fils : une succession dynastique ?
Faure Gnassingbé, qui dirige le Togo depuis 2005, perpétue l’héritage politique de son père. Mais peu d’informations circulent sur sa descendance. Contrairement à Eyadéma, qui affichait une famille nombreuse, Faure est plus discret sur sa vie privée. Cette réserve alimente les spéculations sur une éventuelle succession familiale, dans un pays où la présidence est restée entre les mains du même clan depuis plus de cinq décennies.
Gnassingbé Eyadéma demeure une figure marquante de l’histoire togolaise. Son parcours, jalonné de coups d’État, de légendes et de controverses, continue d’influencer le pays. Entre son accident d’avion, son règne autoritaire et l’héritage politique transmis à sa famille, son empreinte est indélébile. Son fils Faure Gnassingbé perpétue son œuvre, mais l’avenir du Togo reste une question ouverte, entre continuité et aspirations au changement.