Le nouveau président du Ghana, John Mahama, hérite d’un pays aux aspirations démocratiques mais aux défis persistants en matière de droits humains. Alors qu’Amnesty International salue son arrivée comme une opportunité de progrès, de nombreux enjeux restent à relever.
Un héritage complexe
Considéré comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest, le Ghana a connu des avancées démocratiques notables. Toutefois, les inégalités sociales, les violences basées sur le genre et les atteintes aux libertés fondamentales persistent. Les manifestations pacifiques sont régulièrement réprimées et l’exploitation minière illégale ravage l’environnement.
Les femmes, actrices du changement
L’égalité des genres constitue un enjeu majeur. Si la nomination de Naana Jane Opoku-Agyemang comme première vice-présidente femme marque un tournant historique, les défis restent nombreux. Les femmes sont sous-représentées dans la vie politique et sociale, et les violences à leur encontre, notamment les accusations de sorcellerie, persistent.
« Ces pratiques engendrent des souffrances et des discriminations inacceptables », dénonce Amnesty International. L’organisation appelle à une législation plus stricte pour protéger les femmes et à une sensibilisation accrue des communautés.
La liberté de manifester, un droit bafoué
La liberté de réunion pacifique est régulièrement restreinte au Ghana. L’usage abusif de la loi sur l’ordre public pour interdire les manifestations est dénoncé par les défenseurs des droits humains.
« L’obligation de notification préalable ne doit pas devenir un prétexte pour réprimer la liberté de réunion », affirme Genevieve Partington, directrice nationale d’Amnesty International Ghana.
Le fléau du galamsey
L’exploitation minière illégale, ou galamsey, constitue une menace majeure pour l’environnement et la santé publique au Ghana. La pollution des rivières, la déforestation et les impacts sur la santé sont considérables.
« Le gouvernement doit tenir sa promesse d’interdire l’exploitation minière illégale dans les réserves forestières », exhorte Amnesty International.
Un agenda ambitieux
Le mandat de John Mahama s’annonce déterminant pour l’avenir des droits humains au Ghana. Amnesty International appelle le nouveau gouvernement à :
- accélérer la parité hommes-femmes dans la vie politique et sociale.
- lutter contre les violences basées sur le genre, notamment les accusations de sorcellerie.
- protéger la liberté de réunion pacifique en réformant la loi sur l’ordre public.
- combattre l’exploitation minière illégale pour préserver l’environnement.
« Le moment est venu pour le président et son gouvernement de s’engager clairement à donner la priorité à ces questions urgentes en matière de droits humains et à s’y attaquer », conclut l’organisation.
Le Ghana est à un tournant. Les choix politiques des prochaines années détermineront si le pays parviendra à concrétiser ses aspirations démocratiques et à garantir les droits de tous ses citoyens.