Ken Ofori-Atta, ex-ministre des Finances du Ghana sous Nana Akufo-Addo, est officiellement considéré comme un fugitif par le Bureau du Procureur spécial. Il est accusé d’avoir causé des pertes financières à l’État en raison d’actes de corruption et de mauvaise gestion. Les autorités ghanéennes ont lancé des poursuites et exigent son retour pour répondre devant la justice.
Ghana: l’ex-ministre poursuivi pour mauvaise gestion des fonds publics
Lors d’une conférence de presse, le procureur spécial Kissi Agyebeng a adressé un avertissement clair à Ken Ofori-Atta. « Vous avez deux options : revenir volontairement pour répondre de vos actes devant la justice ou être ramené de force par l’OSP. » Il est reproché à l’ancien ministre d’avoir approuvé des paiements sans supervision rigoureuse, entraînant une mauvaise utilisation des fonds publics.
L’une des accusations majeures concerne la construction de la cathédrale nationale, un projet initié par Nana Akufo-Addo. Présenté comme une offrande à Dieu après la victoire électorale de 2016, il devait être financé par des dons privés. Toutefois, des enquêtes ont révélé que 58 millions de dollars provenant des caisses publiques ont été utilisés, suscitant une vive indignation au sein de la population.
Ken Ofori-Atta est accusé d’avoir autorisé un décaissement de 11,8 millions de dollars sur demande du chef de cabinet de l’ancien président. Malgré ces paiements, les travaux de la cathédrale sont à l’arrêt depuis deux ans. Kissi Agyebeng a souligné que « l’ancien ministre a manqué de rigueur dans la supervision des dépenses avant de valider ces paiements. »
En 2019, un autre dossier a éclaboussé l’ex-ministre : la signature d’un contrat entre l’Autorité des Recettes du Ghana (GRA) et Strategic Mobilization Ghana Ltd (SML). Plus de 83 millions de dollars auraient été versés à cette entreprise spécialisée dans l’audit pétrolier sans approbation légale. Cette transaction fait l’objet d’enquêtes approfondies, les autorités cherchant à déterminer d’éventuelles irrégularités.
Le gouvernement de John Mahama renforce la lutte contre la corruption
Face à ces scandales, le gouvernement du président John Mahama a lancé une initiative anticorruption ambitieuse. L’opération « Récupérer tous les biens mal acquis » (ORAL) vise à récupérer les fonds détournés sous l’administration précédente. Depuis son lancement, plus de 2 000 plaintes ont été déposées pour réclamer des actifs considérés comme acquis illégalement.
Cette affaire souligne les défis persistants du Ghana en matière de transparence et de responsabilité. La population, préoccupée par la corruption, suit avec attention les actions menées par le Bureau du Procureur spécial. Beaucoup espèrent que justice sera rendue et que l’argent public détourné sera restitué à l’État.