Si le premier Président de la République de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny était encore en vie, il aurait eu 118 ans. Mais, depuis le 7 décembre 1993, il a été rappelé à Dieu. Chaque année, à la même date, les ivoiriens se remémorent des bonnes actions de celui qui était un farouche défenseur de la paix. Une exposition dénommée « Félix Houphouët-Boigny, traits pour traits’’, aura lieu le jeudi 7 décembre au Sofitel hôtel ivoire de Cocody avec pour commissaire général, le critique d’art, Mimi Errol. C’est une initiative du journaliste culturel Alex Loukou qui en dit plus dans cette entrevue.
L’exposition « Félix Houphouët-Boigny, traits pour traits’’, pour rendre hommage au premier Président de Côte d’Ivoire
-Le 07 décembre, l’exposition Félix Houphouët-Boigny, traits pour traits’’, aura lieu à l’Hôtel Ivoire. Qu’est-ce que vous réservez au public ?
Une exposition met bien évidemment en lumière des œuvres d’un artiste. Dans ce cas précis, c’est une vingtaine de portraits de Félix Houphouët-Boigny qui seront exposés. Toutes ces œuvres ont été réalisées par le plasticien Thomas N’guessan, l’un des plus grands portraitistes de sa génération.
-Qu’est-ce qui fera la particularité de cette exposition ?
Au cours de cette exposition, il y aura une vente aux enchères d’un portrait de Félix Houphouët-Boigny. La moitié de la recette de cette vente sera reversée à la pouponnière de Dabou. Cela se fait selon la philosophie du premier Président de la Côte d’Ivoire moderne. FHB a toujours été aux côtés des personnes en situation de précarité. C’est donc dans l’ordre normal des choses que se situe cette vente aux enchères.
-Quel sens donnez-vous à cette donation d’œuvre d’art au Bureau Unesco d’Abidjan ?
Il faut dire que cette idée vient du plasticien qui sera en attraction. Pour lui, l’UNESCO a beaucoup fait pour la culture, l’éducation et la paix. Or ces valeurs défendues par l’institution internationale sont également défendues par FHB. Donc dans le cadre de cette exposition, il était normal de rendre hommage à l’UNESCO qui a déjà rendu hommage à Félix Houphouët-Boigny à travers des colloques et rencontres internationales. Le 19 décembre après l’exposition, le Représentant-résident de l’Unesco recevra un portrait du Président Houphouët-Boigny au siège de l’institution.

-Cette exposition s’adresse-t-il en priorité aux artistes qui ont été soutenus par le Président Félix Houphouët-Boigny ?
Pas nécessairement ! Pour nous cette exposition-hommage est une célébration des actions de mécénat menées par le père fondateur. Cette philosophie hautement humaniste qui sera mise en lumière. Parmi ceux qui ont bénéficié des largesses, il y a certains qui ont rendu l’âme, d’autres encore sont en vie. Si ces artistes à leur tour rendent hommage à Félix Houphouët-Boigny en achetant des toiles tant mieux. Sinon c’est tous les passionnés d’art et de culture qui sont invités à cette occasion. Du premier citoyen au dernier citoyen, tout le monde est invité.
-Cette exposition coïncide avec la célébration du soixantenaire de l’hôtel Ivoire. Quelle lecture vous en faites ?
Il n’ y aura pas que l’aspect exposition au cours de cette célébration. Évidemment ! Cette célébration se fera en trois temps. Il y aura une conférence, prononcée sur le mécénat d’art. Ensuite, il y a un support audio-visuel qui sera réalisé avec des artistes qui ont bénéficié des actions de Félix Houphouët-Boigny. On peut citer entre autres Alpha Blondy, Aicha Koné, Chantal Taiba, Aklane, Bailly Spinto, Nayanka Bell… Un extrait de cet élément sera diffusé lors du vernissage. Enfin la vente aux enchères d’un portrait d’Houphouët-Boigny dont la moitié de la recette ira à la pouponnière de Dabou. A côté du mécénat, les actions caritatives d’Houphouët-Boigny ont été au cœur des préoccupations du Président Houphouët-Boigny. En le faisant, nous restons conformes à sa philosophie.

-Avez-vous une histoire particulière avec le Président Félix Houphouët- Boigny ?
Oui! Je dois vous dire pour moi qu’Houphouët-Boigny est un mythe au-delà de tout ce qu’on peut croire. Jeune élève, j’ai eu la chance de lui serrer la main lors d’une visite chez son gendre Casimir Brou, frère aîné de son épouse Marie-Thérèse à Toumodi. C’était dans les années 80. Imaginez-vous l’effet que ça peut faire de saluer à cette époque Houphouët-Boigny. J’ai passé plusieurs jours sans laver cette main » bénie ». Plus d’une trentaine d’années plus tard, je me retrouve en train de rendre hommage à ce génie politique, à ce grand mécène des arts et de la culture qui a propulsé les artistes ivoiriens au devant de la scène. Je suis plus qu’ému.
-Quel est le message que vous lancez à toute la population ?
Je voudrais dire à toute la population et particulièrement à tous les amateurs d’art que cette exposition est unique en son genre. Trente ans après la disparition de ce grand mécène, les artistes ivoiriens doivent s’en souvenir. Tous les Houphouëtistes, tous les patriotes, tous les panafricanistes qui se reconnaissent en cet homme doivent se déplacer pour venir à cette célébration picturale. Félix Houphouët-Boigny est un label, une marque de fabrique, en somme une œuvre d’ art.