Le Niger fait son retour sur le marché de l’économie régionale après un an d’absence. Ce retour est lié à un emprunt obligataire de 200 milliards de FCFA. Ce dernier lui permettra de relancer son économie.
Le Niger face au paiement des dettes du marché régional et au renouvellement de sa crédibilité
Le Niger a été absent du marché financier régional pendant douze mois. Après cette période, il a décidé de revenir sur ce marché. Ce retour consiste à emprunter 200 milliards de FCFA sous forme d’obligations. Ce montant permettra, d’une part, de relancer son économie et de regagner la confiance des investisseurs, et, d’autre part, de régler les dettes sur le marché régional, renforçant ainsi la crédibilité du pays. Enfin, ces fonds serviront à financer les projets inscrits dans le budget 2024. En revanche, cet emprunt sera structuré en deux tranches.
La première tranche sera effectuée sur cinq ans (2025-2030) avec une enveloppe de 120 milliards de FCFA pour un taux cible de 6,60 %. Cette tranche concerne les personnes physiques et morales ayant des impayés avec l’État nigérien sur le marché financier régional. Ainsi, ils peuvent convertir ces montants échus non payés en titres à hauteur de 101,733 milliards de FCFA (seul le capital amorti non payé est concerné par la conversion). Les personnes n’ayant pas d’impayés avec l’État peuvent également souscrire à cette tranche.
La deuxième tranche, quant à elle, est prévue sur sept ans (2025-2032), avec un taux de 6,90 % pour un montant recherché de 80 milliards de FCFA. Elle est ouverte aux investisseurs institutionnels ainsi qu’aux personnes physiques et morales, sans distinction de nationalité. Cette tranche n’est pas concernée par la conversion, et, par conséquent, les souscriptions se feront en numéraire, indique le document.
Procédure de remboursement de la dette
Le remboursement de l’emprunt se fera par amortissement constant annuel avec deux années de différé. Grâce à la garantie de l’État nigérien, ces obligations bénéficient d’une sécurisation via des mécanismes de sûreté et de paiement des échéances. Elles bénéficient également de l’admissibilité aux guichets de refinancement de la BCEAO et feront l’objet d’une demande d’admission à la cote de la BRVM.
Perspectives économiques
Bénéficiant d’une dynamique de croissance favorable, Niamey devrait, selon les dernières prévisions du FMI en octobre dernier, voir son PIB progresser de 9,9 % d’ici la fin de l’année 2024, une performance exceptionnelle. En 2025, la croissance devrait rester solide avec une projection de 7,3 %. Par ailleurs, la dette publique, relativement bien maîtrisée, devrait descendre sous la barre des 50 % du PIB en 2025, atteignant 49 %, contre 51,7 % à la fin de 2024.
En somme, ce retour du Niger sur le marché financier régional incarne son ambition de consolider ses finances publiques tout en offrant des opportunités intéressantes aux investisseurs régionaux et internationaux.