Un formulaire unique, sera utilisé dans toutes les Ambassades Centrafricaines. Le principe, est loin d’être une nouveauté car, il est acté depuis une note de service du mois de Mars 2022. En revanche, c’est son application qui se heurte à quelques réticences ou des incompréhensions dans les Ambassades ou les Consulats. Ce formulaire, est aussi accompagné d’un timbre unique de demande de visa.
Ce dispositif simplifié et harmonisé, a été rappelé le 8 février 2024 à Bangui par Sylvie Baïpo Temon. Elle est, la ministre des Affaires étrangères de la Centrafrique. La communication est faite, dans le cadre d’une réunion élargie au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, en présence du Directeur Général de la Police centrafricaine. Ce rappel, vise à réglementer l’entrée et le séjour adéquat, des étrangers sur le sol centrafricain.
Sylvie Baïpo Temon à l’issue de cette réunion, avait aussi rappelé que seules deux missions diplomatiques sont habilitées à délivrer les visas centrafricains. Ce sont essentiellement, les Ambassades et les Consulats généraux. Car selon elle, les Consulats « honoraires ne sont pas habilités à délivrer des visas car, ils n’ont pas ce mandat des autorités centrafricaines ». Dans la réalité, les visas délivrés par les consulats honoraires, créent des malaises lors des formalités à l’aéroport Bangui M’Pocko, avait expliqué la ministre des Affaires étrangères.
Une décision à visée sécuritaire et économique.
La Centrafrique, est en pleine phase de sécurisation de son territoire. La situation reste encore fragile. Et pour Sylvie Baïpo Temon, « la sécurité d’un pays, passe nécessairement par un contrôle ». Avec raison, la Centrafrique doit contrôler toutes les entrées sur son territoire, avait expliqué la ministre des Affaires étrangères. La Centrafrique veut ainsi, prendre la main sur le flux de voyageurs sur son sol afin d’éviter des infiltrations. La maitrise de ce flux, s’avère nécessaire car selon les données de 2004, Bangui M’Poko seul, avait affiché un taux de fréquentation de 53 862 passagers. Et en 2012, ce taux est passé à 120 000 passagers en moyenne.
Bangui veut aussi, ménager les visiteurs et, reprendre la main sur son tourisme en facilitant les entrées sur le territoire centrafricain. En dépit de la situation actuelle, la Centrafrique reste encore un pays touristique. Selon les chiffres de https://www.donneesmondiales.com en 2020, la Centrafrique a accueilli, 34.600 touristes. Le pays a ainsi généré environ, 2,05 millions d’euros dans ce secteur. Ce chiffre correspond à, 1,2% du PIB du pays et à 5% de toutes les recettes touristiques internationales en Afrique centrale.
A l’issue de cette réunion, le ministère des Affaires étrangères a promis de continuer la sensibilisation auprès du ministère de l’intérieur et de la Sécurité publique. L’objectif recherché, c’est d’aboutir à une application stricte des consignes au niveau des services de contrôle aux frontières. Il faut savoir, que quelques diplomates et chefs de missions diplomatiques accrédités en Centrafrique, ont aussi pris part à cette réunion du 8 février 2024.