L’enquête du Bureau du Vérificateur général (BVG) révèle des irrégularités financières massives à l’ambassade du Mali à Abu Dhabi. L’ancien ambassadeur, le Général de Brigade Mamary Camara, se retrouve au cœur de ces accusations. Les autorités judiciaires sont saisies pour faire la lumière sur cette affaire.
Gestion de fonds douteuse à l’ambassade du Mali à Abu Dhabi
Le rapport du BVG, couvrant la période de 2021 à septembre 2024, met en lumière des dépenses indues et des retraits non justifiés. L’ambassadeur et le Secrétaire-Agent Comptable (SAC) sont mis en cause pour des paiements de frais de communication non réglementaires. Des dépenses fictives de frais scolaires ont également été constatées, avec des factures utilisées à plusieurs reprises.
« Le montant total des dépenses indues payées s’élève à 10 879 333 FCFA », indique le rapport. Des retraits d’argent sans justification ont été effectués sur le compte de l’ambassade. Les charges locatives n’ont pas été justifiées, des factures pro forma remplaçant les reçus de paiement.
« Le montant total des retraits non justifiés s’élève à 34 502 266 FCFA », précise le BVG. Des fonds ont été virés sur le compte personnel de l’ambassadeur, agissant en comptable de fait. Le SAC a signalé cette immixtion au Ministre des Affaires Étrangères.
« Le montant total irrégulièrement viré par l’Ambassadeur sur son compte bancaire personnel s’élève à 22 939 080 FCFA », selon le rapport.
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Conséquences et suites judiciaires
Le Vérificateur général a dénoncé ces faits au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême et au Procureur du Pôle National Économique et Financier. L’enquête vise à établir les responsabilités et à recouvrer les fonds détournés. Le Général de Brigade Mamary Camara, actuellement ambassadeur du Mali au Rwanda, n’a pas encore réagi aux accusations.
Les autorités maliennes s’engagent à lutter contre la corruption à tous les niveaux de l’État. Cette affaire illustre la détermination des autorités de transition à assainir la gestion des fonds publics. La transparence et la redevabilité sont au cœur de cette démarche.