Les premiers chiffres (provisoires) sur la demande d’asile en France en 2023 ont été publiés depuis quelques jours. A l’analyse des données, on constate que la Côte d’Ivoire s’illustre dans le top 10 des pays de provenance des premières demandes d’asile en Guichets uniques pour demandeurs d’asile (GUDA).
Demande d’asile en France en 2023 : des milliers de demandes en provenance de la Côte d’Ivoire
Selon les chiffres provisoires publiés le 25 janvier 2024 par le Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer et consultés par Afrique-Sur7.ci, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a reçu en Guichets uniques pour demandeurs d’asile (GUDA), 9 635 demandes d’asile en provenance de la Côte d’Ivoire. Ce chiffre est en nette progression comparativement aux chiffres de 2019 et de 2022 pour la demande d’asile en France par des ressortissants ivoiriens.
En 2019, 6 726 personnes ayant la nationalité ivoirienne ont introduit une demande d’asile en France. Sur la liste des premières nationalités pour les premières demandes, la Côte d’Ivoire se classait en 5è position dans le top 10. Par contre, en 2022, une baisse a été constatée. Les demandes provenant de la nationalité ivoirienne étaient chiffrées à 5 864 et le pays était logé en 7è position.
En 2023, le nombre de demandeurs pour la nationalité ivoirienne est passé à 9 635. Une augmentation de 64,3% qui place le pays en quatrième position, derrière la Turquie, pour la demande d’asile en France en 2023.
Cette augmentation du nombre des demandeurs d’asile ivoiriens est surprenante. Depuis quelques années, le pays se positionne comme une destination sûre. Les tensions politiques ont visiblement baissé d’intensité depuis les crises de 2002 et de 2010. Pendant que des milliers d’Ivoiriens quittent, le pays est considéré comme une destination intéressante pour un bon nombre d’étrangers qui affluent à Abidjan. Selon un recensement réalisé en 2014, cinq millions d’étrangers ont été enregistrés en Côte d’Ivoire.
Quelles sont les 10 premières nationalités pour les premières demandes d’asile en France en GUDA en 2023 ?
Selon les chiffres provisoires du Ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, la nationalité afghane est en tête des 10 premières nationalités. Elle occupe cette place pour la sixième fois consécutive, avec cette fois-ci, 16 948 demandes. En 2023, la nationalité guinéenne est deuxième sur la liste des 10 premières nationalités pour les premières demandes d’asile en France via les GUDA. Elle compte 10 567 demandes. Dans la suite de la liste, on retrouve : les nationalités turque, ivoirienne, bangladaise, congolaise (RDC), géorgienne, soudanaise, russe, sri lankaise.
La part de ces dix nationalités dans le décompte global est évaluée à 58,5%, selon les données provisoires. Une légère régression (-2,1 pts) par rapport à 2022.
Un record inédit en 2023 !
Selon les statistiques provisoires de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et du ministère de l’Intérieur, les demandes d’asile enregistrées pour le compte de l’année 2023 ont atteint un pic historique. « En 2023, près de 142 500 demandes de protection internationale ont été introduites à l’Ofpra, toutes procédures confondues. Parmi elles, on dénombre quelque 123 400 premières demandes d’asile et près de 470 demandes de statut d’apatride », a indiqué l’Ofpra.
L’Ofpra note une augmentation de 8,6 % de la demande d’asile en France en 2023 par rapport à 2022. Un niveau historique jamais enregistré. « La demande renoue ainsi avec la tendance observée avant la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, qui avait lourdement affecté les mouvements de populations », a précisé l’Office dans un communiqué publié le 23 janvier 2024.
Statistique des demandes d’asile enregistrées par l’Ofpra de 2019 à 2023
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la demande d’asile en France de 2019 à 2023 s’établit respectivement à :
- 2019 : 132 826 ;
- 2020 : 96 424 ;
- 2021 : 103 164 ;
- 2022 : 131 254 ;
- 2023 : 142 496.
Les données exploitées sont provisoires et tiennent de certaines spécificités. Les chiffres définitifs sont attendus dans un rapport que l’Ofpra rendra ultérieurement public.