Amnesty International a dénoncé ce mercredi 14 Août 2024 un « usage excessif de la force » lors des déguerpissement dans le district d’Abidjan. L’ ONG a affirmé que plusieurs dizaines de milliers d’Abidjanais ont déjà été chassés de chez eux.
Côte d’Ivoire : Amnesty International réagit au déguerpissement dans le district d’Abidjan
En Côte d’Ivoire, de vastes opérations de démolition de quartiers et de déguerpissement de leurs habitants ont été lancées en janvier 2024, sur des sites considérés comme à risque d’inondation. Les quartiers Gesco, Boribana, Banco 1 et Abattoir ont été démolis dans le cadre d’un plan de démolition de 176 sites, selon un
communiqué officiel rendu public le 26 février 2024 par le district autonome d’Abidjan.
Dans un communiqué publié ce mercredi, Amnesty International a appelé les autorités ivoiriennes à « mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées » et démolitions massives conduites depuis janvier par les autorités du district d’Abidjan dans les quartiers précaires.
« Nous demandons aux autorités de mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées à Abidjan pour prévenir toute violence et de veiller à ce que les personnes dont les droits ont été violés aient accès à la justice et à des voies de recours effectives. Nous leur demandons également de mener une enquête rapide et impartiale sur les allégations de recours excessif à la force, et de traduire en justice les personnes soupçonnées d’en être responsables », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
Cette campagne de « déguerpissements » est défendue par le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui dit vouloir réduire les conséquences des inondations et des éboulements, dans lesquels des dizaines de personnes meurent chaque année dans cette métropole peuplée de plus de six millions d’habitants.
« Dans notre marche vers le développement, les décisions parfois difficiles que nous avons à prendre peuvent provoquer des incompréhensions ou même de la colère », a déclaré Alassane Ouattara lors de son message à la nation le 06 Août dernier