A l’occasion des 16 jours d’activisme contre les VBG faites aux femmes et aux filles, l’ONG Opinion éclairée livre une déclaration.
Côte d’Ivoire : 16 jours d’activisme contre les VBG
La campagne annuelle internationale « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles » a débuté le 25 novembre 2023, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle prend fin le 10 décembre marquant la Journée des droits humains.
À cet effet, l’ONG Opinion éclairée et des organisations féministes partenaires de mise en oeuvre du projet campagne de communication sur les actions féministes en Côte d’Ivoire dit campagne « médiatisons les voix féministes » ont livré une déclaration commune.

Ces organisations ont fait savoir que l’égalité entre les femmes et les hommes est un objectif fondamental pour toute société fondée sur les droits humains, la démocratie et l’état de droit. Selon elles, cette égalité intervient dans presque tous les aspects des interactions sociales et de la politique publique.
Par ailleurs, Opinion éclairée et ses partenaires révèlent que malgré les efforts de l’État ivoirien pour améliorer la condition des femmes et des filles et pour mettre fin aux VBG, il est évident que des actions supplémentaires sont nécessaires. « En effet, chaque année en Côte d’Ivoire, environ 230 000 avortements sont recensés, avec un taux de décès de 18 % lié à ces avortements clandestins selon le Performance Monitoring and Accountability 2020 (PMA 2020). Ces avortements non sécurisés sont souvent le résultat de grossesses issues de viols, d’incestes ou des cas de jeunes filles enceintes », peut-on lire dans le communiqué.
Elles déplorent également que la Côte d’Ivoire ne dispose pas encore d’une loi spécifique sur la santé de la reproduction, contrairement à d’autres pays de la sous-région. Opinion éclairée reconnait néanmoins que l’adoption d’une telle loi ne suffira pas si elle n’est pas accompagnée d’une remise en question des préjugés socio-culturels.

Au plan politique, ces organisations dénoncent la sous-représentation des femmes malgré le respect des 30 % sur les listes des partis politiques aux récentes élections locales. « La réalité est que les femmes politiques font généralement face à la présomption d’ incompétence quand est évoquée l’idée de leur participation aux sphères décisionnelles », ont-elles déclaré.
Face à tout ceci, l’ONG Opinon éclairée et les organisations féministes partenaires recommandent la production et la diffusion de contenu médiatique sensible au respect des droits des femmes et des filles ; le recours à la communication non sexiste dans l’espace public et privé ; la préservation de la santé physique et mentale des femmes ; la ratification par l’Etat de Côte d’Ivoire de la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail en faveur des travailleuses
domestiques et la mise en place des dispositifs internes pérennes en réponse aux préjugés patriacaux en vue de promouvoir les candidatures féminines aux élections nationales, locales et internes.
Rappelons que la déclaration a été signée par Opinion éclairée, l’Organisation pour la réflexion et l’action féministe (ORAF), Vies de Féministes, AHOU : Centre d’études pour le féminisme et le développement du potentiel humain et lAssociation de défense des droits des aides ménagères et domestiques en Côte d’Ivoire (ADDAD-CI).